James Woods fêtant aujourd'hui ses 64 ans, il était grand temps de l’inclure dans notre rubrique des acteurs-culte de « WWW ». Happy birthday, James.
Il a tout de suite été bon, dès sa première apparition dans « LES VISITEURS » d’Elia Kazan. Et il le reconnaît d'ailleurs lui-même, avec une touchante modestie dans l’ouvrage « CAUGHT IN THE ACT ». James Woods y tient un rôle compliqué de balance pleine d’excellentes raisons, comme dans tous les films de Kazan. Son visage grêlé, creusé, son regard fixe et intelligent, l’ont immédiatement sorti de l’anonymat.
Woods a connu une période de seconds rôles : le voyou motorisé dans « LA FUGUE », le boy friend vite largué de « NOS PLUS BELLES ANNÉES », un des patrouilleurs de « BANDE DE FLICS ! », avant d’éclater dans toute la splendeur de ses névroses dans « TUEUR DE FLICS » où rasé à blanc, il incarne un voyou hystérique à donner la chair de poule. Il faut l’avoir vu obliger son complice soumis, à lui faire une fellation en prison, pour saisir toute l’ignominie dont peut être capable Woods.
On le revoit dans des personnages tourmentés : le directeur de chaîne sadomaso de « VIDÉODROME », le viet-vet suspect mais inoffensif dans « L’ŒIL DU TÉMOIN », le désenvoûteur fanatique de « SPLIT IMAGE », le malfrat paranoïaque de « CONTRE TOUTE ATTENTE » et surtout Max, le gangster qui trahit ses meilleurs amis dans « IL ÉTAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUE », où son face-à-face final avec De Niro est un chef-d'œuvre en soi et donne la chair de poule. Woods accède aux rôles en vedette grâce à « SALVADOR », où il est extraordinaire en reporter volubile. On le revoit de plus en plus affuté dans « PACTE AVEC UN TUEUR » en flingueur avide de reconnaissance, dans « COP » en flic obsessionnel, « ÉTAT DE CHOC » en yuppie détruit par la cocaïne, « COUPABLE RESSEMBLANCE » en avocat baba-cool, « LA MANIÈRE FORTE » en flic enragé, où il s’autopastiche avec humour. Il est moins convaincant dans « FRANC-PARLER » en journaliste et « LE GRAND DÉFI » en arnaqueur. Mais… Nobody’s perfect.
James Woods revient inexplicablement aux seconds rôles avec le procureur dans une séquence de « CHAPLIN », le bad guy ricanant dans « GUET-APENS », le mercenaire sardonique de « L’EXPERT » où pas dirigé, il est en roue-libre, le proxénète drogué de « CASINO », le conseiller paranoïaque de la Maison Blanche dans « CONTACT », le bras-droit machiavélique de « NIXON », l’assassin raciste de « LES FANTÔMES DU PASSÉ » où il passe les trois-quarts du film sous un maquillage au latex lui faisant prendre trente ans.
Woods revient sur le devant de la scène avec le chasseur de buveurs de sang dans « VAMPIRES », le braqueur drogué dans « ANOTHER DAY IN PARADISE » (qu’il produit lui-même), le rédac-chef hostile dans « JUGÉ COUPABLE », le colonel gay dans « LE DÉSHONNEUR D’ELISABETH CAMPBELL », le père trop strict de « VIRGINS SUICIDE », celui de Drew Barrymore dans « ÉCARTS DE CONDUITE », le chirurgien mondain de « JOHN Q. ».
Il apparaît brièvement en exorciste dans « SCARY MOVIE 2 », joue un savant nazi à accent dans « MON COPAIN MAC » et un producteur de disques assassiné dans « BE COOL ». Pas vraiment ce qu’il a fait de meilleur…
Woods prête sa voix à la Mort dans « HERCULES » ainsi qu’à un général dans « FINAL FANTASY », à une bébête dans « STUART LITTLE 2 ».
À la TV, on le voit dans « FOSTER & LAURIE » en drogué, « KOJAK » en voleur de bijoux, « THE ROOKIES » en violeur, « RAID SUR ENTEBBÉ » en commando, « BADGE OF THE ASSASSIN » en juge intègre, « PROMISE » en schizo associal, « MY NAME IS BILLY W. » où il est créateur des Alcooliques Anonymes, « IN LOVE AND WAR » en prisonnier au Vietnam, « WOMEN & MEN » dans le rôle d’Hemingway, « THE BOYS » en scénariste intoxiqué. Il tient le rôle-titre de « CITIZEN COHN » l’ignoble procureur maccarthiste, apparaît dans un « DREAM ON » en avocat frimeur, « JANE’S HOUSE » en veuf, « CURSE OF THE STARVING CLASS » en fermier ivrogne, « INDICTMENT : THE McMARTIN TRIAL », en avocat. Il est en contremploi dans « THE SUMMER OF BEN TYLER » en honnête avocat du Sud, campe un photographe controversé dans « DIRTY PICTURES » et retrouve sa routine dans « KILLER : A JOURNAL OF MURDER » en serial killer. Il tient le rôle-titre du maire dans « RUDY : THE RUDOLF GIULIANI STORY ». Woods apparaît en professeur atteint d’un mal dégénératif dans un « URGENCES », et tourne sa première série en vedette, en tenant un rôle d’avocat implacable dans « SHARK », hélas un peu trop inspirée de « DR. HOUSE » pour durer.