Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 mai 2013 2 21 /05 /mai /2013 07:00

« CERTAINS SECRETS DOIVENT RESTER ENFOUIS » affirme solennellement la ‘tagline’ sur le DVD. Très juste ! Le secret de l’existence de « DEAD MINE », par exemple. En voilà un qui n’aurait jamais dû être exhumé.

Vendu comme une sorte d’avatar de « THE DESCENT » à la sauce indonésienne, ce film fourre-tout glane ses maigres idées dans « ALIENS » (comme d'hab), « PREDATOR » etDEADMINE autres classiques du ‘survival’ en jungle et en sous-sol, pour aboutir à une bouillie totalement sidérante.

Ça commence comme une chasse au trésor dans un ancien bunker japonais de la WW2, puis cela devient une espèce de course-poursuite molle quasiment pas scénarisée : une demi-douzaine de personnages errent au hasard dans des décors hideux, trop éclairés, sans aucun mystère en braquant des armes et découvrent des zombies génétiquement modifiés portant des muselières à la Hannibal Lecter. Mais ce n’est pas tout ! Car au fond, les zombies ne sont pas les vraies menaces (attendez ! Ne partez pas !), pas plus que l’officier japonais centenaire qui ignore que la guerre est finie (sic !). Non, la VRAIE menace, c'est une garde impériale formée de samouraïs auxquels on a injecté de l’or fondu. Enfin, plus ou moins…. Grosso-modo… Pas sûr d’avoir tout pigé…

Voilà. « DEAD MINE » est un vrai, un gros, un pur nanar. Laid, mal photographié, joué de façon abyssale par des acteurs qu’on espère amateurs, soporifique de la première à la dernière image. Pas même le genre de série Z dont on peut se gausser entre amis lors d’une soirée arrosée. De quoi faire passer la sequel de « THE DESCENT » pour du Kubrick !

Partager cet article
Repost0
7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 18:52

Production coréenne, « THE CAT – LES GRIFFES DE L’ENFER » puise plutôt ses références dans le cinéma d’horreur japonais récent et le spectateur qui a vu « RING », « DARK WATER » et/ou leurs remakes américains ne seront guère surpris par le déroulement du filmCAT-copie-1 et encore moins par son dénouement.

La réalisation assez basique, utilise avec une certaine candeur toutes les vieilles ficelles du film de fantômes, comme si le réalisateur ignorait qu'elles étaient archi-usées. C'est ce qui donne son charme au film mais qui trace aussi ses limites. La jeune héroïne claustrophobe obsédée par une petite fille spectrale, la présence toujours plus stressante des chats, quelques séquences assez glauques dans une SPA, une scène d’euthanasie très éprouvante, tout cela finit par créer une atmosphère qui met mal à l'aise, sans parvenir à susciter une véritable peur.

Ce qui est typiquement coréen par contre, c'est la façon dont sont décrits les policiers : une bande d’abrutis empressés mais pas bien dégourdis, incapables de la moindre initiative ou de la plus petite étincelle de réflexion. Même le jeune premier est un brave couillon parfaitement ahuri.

La jolie Min-Young Park joue tout cela avec le sérieux et l’intensité requis et parvient à se rendre très attachante. C'est sa présence qui rend le film supportable jusqu'au bout, malgré ses naïvetés, ses maladresses et une longueur qui paraît quelque peu exagérée pour la minceur de son scénario.

Partager cet article
Repost0
6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 16:22

On lit le ‘pitch’ de « MAD DETECTIVE » et on se dit « Encore une histoire de flic sur la piste d’un serial killer ! Encore un ex-poulet aux méthodes bizarres ! ». Mais on a tort. D’abord parce qu'il y a la signature de Johnnie To qui devrait nous mettre la puce à l’oreille et ensuite parce qu’on est à Hongkong et pas dans un sous-David Fincher U.S. de plus.MAD DETECTIVE

Sous des dehors de polar, c'est un film d’auteur complètement barré, qui nous fait admettre en quelques minutes un postulat délirant : l’ex-inspecteur Ching Wan Lau – remarquablement excentrique – mis à la retraite après s’être tranché l’oreille pour l’offrir à son commissaire, voit non seulement des « dead people », mais aussi des « démons » qui accompagnent tout un chacun et il voit même ce qu’on est au fond de soi et qu’on cherche à cacher. Ainsi, le jeune flic qui vient le tirer de sa tanière lui apparaît-il comme un petit garçon apeuré. Est-ce clair ? Pour être tout à fait honnête, pas toujours ! Mais comme souvent chez To, on abandonne vite ses habitudes et ses repères pour se laisser bercer par un univers décalé, irréel, entre rêve et réalité. Certains moments sont d’une maestria inouïe, comme ce dîner à quatre changeant constamment de point de vue, pendant lequel on comprend progressivement que les convives ne sont en fait que trois, que l’un d’eux n’existe que dans l’imaginaire malade du « mad détective ». C'est dérangeant, fascinant, déstabilisant. Et complètement imprévisible. Ce qui fait que, même quand on est un peu largué, on reste scotché parce que tout est possible.

C'est joliment cadré, filmé dans une pénombre bleutée, la BO est envoûtante et on a même droit à la fin au ‘climax’ emblématique des polars hongkonguais : trois types (et leurs démons !) en train de se braquer les uns les autres avant l’explosion de violence inévitable.

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2012 5 26 /10 /octobre /2012 09:03

« THE RAID » est un film indonésien, qui s’est rapidement fait une réputation de ‘cult-movie’ grâce à ses séquences d’action survitaminées et la maîtrise de ses scènes de combat. De fait, ce n’est pas dans le scénario, mélange du « ASSAUT » de Carpenter et du RAID« ALIENS, LE RETOUR » de Cameron, qu'il faut chercher l’originalité.

Quelques « bleus » de la police se retrouvent coincés dans un vieux building, harcelés par des dealers chargés de les exterminer. Voilà le ‘plot’, qu’on saupoudre d’un vague discours sur la corruption, d’une pincée de mélo (les retrouvailles d’un des flics avec son frère dans le camp ennemi). Mais tout cela n’est que prétexte à aligner fusillades, bastons dantesques et démonstrations d’arts martiaux. Et de ce côté-là, rien à dire, on en a pour son argent ! Cela confine même parfois à l’écœurement, quand une ou deux séquences durent trois fois le temps nécessaire et finissent par plomber le rythme et à perdre toute tension dramatique. Celle où les deux frangins affrontent un des ‘bad guys’ semble ne jamais vouloir s’achever !

Mais dans l’ensemble, le spectacle est assuré et même souvent jubilatoire. Les ‘showdowns’ au fusil d’assaut sont d’une brutalité insensée, les bagarres sont incroyablement bien réglées et d’autant plus épatantes qu'elles ne sont pas (ou ne semblent pas ?) sur-découpées au montage. Il y a une approche assez nouvelle de l’action : les gens hurlent littéralement de douleur pendant les corps-à-corps, ils accusent chaque coup porté. Et on voit des images qu’on ne risque pas de retrouver dans des films U.S. « tous publics » comme ces balles tirées à bout-portant dans la figure, assez choquantes.

« THE RAID » est donc indéniablement à voir pour l’amateur de violence cinématographique et d’arts martiaux. Il n’est par contre pas du tout garanti qu'il en reste une seule image en mémoire quelques jours après visionnage…

Partager cet article
Repost0
5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 11:03

Que c'est bon un polar, quand c'est bon !

À voir « THE MAN FROM NOWHERE », on ressent le même genre d’excitation que lors de la découverte des premiers John Woo arrivés en France. Mais ce film coréen fait preuve d’une maturité exceptionnelle, ne cède à aucun chichi décoratif, esquive les ralentis, les fusillades à deux flingues aux chargeurs illimités et autres glissades sur le dos. Ici, tout est au service de l’histoire qui – bonheur inespéré – est bien construite, prend soin de camper de vrais personnages et a même l’élégance de ne pas tout expliquer à grands coups de tirades dialoguées.MAN NOWHERE

Le héros, une sorte de super-soldat des services secrets retiré du monde et devenu… prêteur sur gages, planqué derrière une frange qui lui dissimule le visage, est magnifiquement campé par Bin Won, d’une sobriété et d’un charisme stupéfiants. Il réussit à dégager le danger, l’ambiguïté qu’a toujours recherché un Keanu Reeves par exemple, sans jamais y parvenir tout à fait. Une belle et simple idée de réalisation le rend quasi-mythique : la plupart du temps, on ne le voit pas agir. On ne voit que le résultat (dévastateur) de ses actions. Un peu cette vieille technique utilisée dans les westerns : le montage évitait de montrer le héros en train de dégainer. On le voyait directement faire feu, ce qui donnait une impression d’extrême rapidité. C'est le même principe remis au goût du jour. La relation de cet homme en noir avec la fillette mal-aimée est dépourvue de guimauve et de sentimentalisme à deux balles (point faible de Woo). Elle est l’enfant qu'il n’a jamais pu avoir et pour elle, il reviendra dans le monde des vivants, pour semer la mort.

À noter le formidable Nemesis qu’est cet homme de main impassible, aussi sanguinaire qu’inattendu dans ses réactions. Là encore, son acte héroïque ne sera pas montré. Juste sa conséquence. On ne sent pas les deux heures passer, on reste accroché à son siège, on ne voit rien venir. C'est devenu tellement rare qu’on n’a même pas envie de chercher la petite bête. « THE MAN FROM NOWHERE » est un festin pour l’amateur de vrais polars à la diète depuis trop longtemps.

Partager cet article
Repost0
5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 08:45

« SLICE » est un thriller dont on pourrait dire qu'il est bourré jusqu'à la gueule, presque jusqu'au débordement. Bourré de références, de mélanges de genres, de styles différents. Un peu inégal donc, mais une fois qu'il est sur les rails, on ne peut pas lui reprocher de se dégonfler ! Jusqu'auboutiste, « SLICE » approfondit ses thèmes jusqu'à la nausée, jusqu'à atteindre une sorte de pornographie ‘gore’, pour s’achever par une séquence d’émotion pure, qui cueille complètement.

SLICEPrésenté comme un « SE7EN » thaï, le film est plutôt un mélange contre-nature de « STAND BY ME » et « THE CRYING GAME » à la sauce ‘snuff movie’. C'est tellement violent, cru et frontal, tellement ‘too much’ que la première moitié se laisse regarder avec une sorte d’intérêt amusé, accentué par le dépaysement. Et puis, peu à peu, le doute s’insinue, le malaise s’installe et le grand coup de théâtre tombe brutalement. Mais avec une implacable logique narrative qui fait qu’on ne se sent pas blousé ni manipulé. À bien y réfléchir, le scénario ne pouvait pas se développer autrement.

La construction qui fait avancer l’action à la fois dans le présent et en flash-back est savamment dosée, chaque séquence répondant à son pendant du passé et vice-versa. On suit la plongée du héros – personnage ambigu et peu sympathique à la base – dans les méandres de ses souvenirs, mais aussi de son inconscient. Et on se rend compte que les auteurs avaient donné très tôt toutes les clés du film. À chacun de décrypter. Une seconde vision s’impose sûrement et devrait révéler une foule de détails. C'est dire que ce qui commence comme un film de ‘serial killer’ à l’Américaine, un brin naïf et convenu, sait évoluer vers tout autre chose. Et le personnage du pauvre petit ‘Nat’, victime-née, enfant battu si vulnérable, s’installe dans l’anthologie du néo-film noir.

Ça va être difficile à oublier, cette histoire… Comme un cauchemar de fièvre particulièrement tenace.

Partager cet article
Repost0
8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 08:03

« THÉRÈSE RAQUIN », le roman de Zola, a déjà donné lieu a pas mal d’adaptations et a influencé tout un genre : le ‘film noir’. Quand le réalisateur de « OLD BOY » s’en empare, c'est pour le mixer avec la mythologie du vampire, elle-même remise au goût du jour par une assimilation à un virus.THIRST

C'est dire que « THIRST, CECI EST MON SANG » est un drôle de film. Que l’action se situe en Corée est déjà dépaysant en soi, que le héros en soit un prêtre est encore plus bizarre, mais c'est finalement le ton adopté par Chan-wook Park qui déroute le plus : le film démarre lentement, de façon assez réaliste, puis évolue par à-coups dans une violence ouatée, de plus en plus dérangeante, un érotisme franchement glauque, sans omettre quelques dérapages déstabilisants dans le burlesque. Le résultat pour inégal qu'il soit, est constamment fascinant. « THIRST » est un film-mutant dans lequel on s’enlise progressivement à mesure qu’on perd ses repères.

Le scénario multiplie les pistes, les sous-intrigues (les adorateurs du prêtre « miraculé », qui ne trouvent jamais vraiment leur place dans l’action), les F/X sont simples mais souvent efficaces, mais le rythme excessivement lent peut rebuter.

Dans un casting homogène, on retiendra le formidable numéro d’Ok-bin Kim, la « Thérèse » locale : présentée en Cosette maltraitée et étouffée par une marâtre et un mari débile, elle évolue en bombe sexuelle à retardement et finit son parcours en buveuse de sang ahurissante de sauvagerie.

Quelques scènes comme le carnage dans l'appartement, l’épilogue sur la falaise, sont très marquantes. D’autres idées comme l’intrusion du fantôme du noyé pendant les coïts des amants sont (volontairement ?) grotesques. « THIRST » laisse une sensation d’œuvre semi-improvisée, un peu folle, mais d’une réelle et profonde étrangeté.

Partager cet article
Repost0
8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 17:22

Le film entame son long marathon de 2 H 15 par la prise de Nankin par les Japonais. Et ce début dans la ville déjà en ruines, avec ces snipers embusqués, fait immédiatement penser à « FULL METAL JACKET ». Ensuite, quand les vainqueurs prennent possession des lieux et desCITY survivants, le CinémaScope noir & blanc, la montée progressive de l’horreur et de l’émotion, la prise de conscience de certains personnages renvoient plutôt à « LA LISTE DE SCHINDLER ». Pas de mauvaises références ! Et « CITY OF LIFE AND DEATH » sans égaler ses prédécesseurs n’en est pas indigne non plus.

C'est avec pudeur que le réalisateur montre ce dont sont capables les hommes quand ils en tiennent d’autres sous leur coupe. Les séquences de bordels improvisés, où les soldats nippons se défoulent sur quelques survivantes faméliques et malades, jusqu'à la mort, sont absolument écœurantes.

Le film chamboule des certitudes : ainsi le « juste » qui tente de sauver quelques âmes n’est autre qu’un vieil Allemand. Et surtout… un nazi ! Son secrétaire chinois, un collabo obséquieux et soumis, évolue progressivement jusqu'à devenir une figure héroïque. Quant aux deux officiers japonais, le monstre froid et l’à peu près humain, nul n’est besoin de se demander lequel s’en sortira dans ce monde-là.

« CITY OF LIFE AND DEATH » est un film parfaitement maîtrisé, jamais long ou ennuyeux, parsemé de quelques piques émotionnelles très puissantes. Il faut cependant avoir le cœur bien accroché et surtout un moral d’acier pour encaisser ces deux heures âpres et sans aucune concession sentimentale. « War is hell », dit-on. Et cet enfer ressemble fort à Nankin.

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2010 7 21 /11 /novembre /2010 07:33

YOJIMBO (2)Si « LES 7 MERCENAIRES » est une transposition assumée des « 7 SAMOURAÏS », « POUR UNE POIGNÉE DE DOLLARS » est bel et bien un remake inavoué de YOJIMBO (1)« YOJIMBO » (également connu en France sous le titre « LE GARDE DU CORPS »), jusque dans le moindre détail. Et on peut même déceler çà et là les germes de tout le cinéma de Sergio Leone : les duels interminables dans les bourrasques de poussière, la façon qu'a Sanjuro de porter le kimono, lui donnant l'air d'un manchot (surnom de Clint Eastwood dans « …ET POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS ») et même la branche que mâchouille le samouraï au début du film, annonçant clairement le célébrissime cigarillo. Le personnage de Tatsuya Nakadai avec son colt U.S. crée un pont supplémentaire avec le western.

Le thème de « YOJIMBO » est connu et a souvent resservi ne serait-ce que dans « MILLER’S CROSSING » ou « DERNIER RECOURS ». Mais c'est l'extrême stylisation de la mise en scène d’Akira Kurosawa, sa maîtrise du cadre et la performance de Toshirô Mifune, exceptionnel en mercenaire dépenaillé et vieillissant, à la fois spectateur et manipulateur, qui font de ce film un purYOJIMBO (3) chef-d'œuvre de cinéma. La BO est très étonnante, le ‘gore’ penche vers la farce (le chien avec une main coupée dans la gueule), et les seconds rôles sont parfois burlesques (le gros frère vantard). Un grand film baroque, qu'aucun remake n'est parvenu à supplanter.

Sorti deux ans plus tard, « SANJURO » tourné par la même équipe et avec le même protagoniste est un film très différent : moins baroque, moins stylisé, plus rapide et humoristique, il se déroule comme une longue partie d'échecs, où des camps adverses se manipulent les uns les autres sous la férule de deux samouraïs-mercenaires antagonistes mais quasi jumeaux.

Ce qui surprend avant tout, dans « SANJURO », c'est la cocasserie des seconds rôles : la femme du gouverneur YOJIMBOpacifiste et précieuse qui influence le comportement de Sanjuro, les neuf jeunes crétins exaltés toujours prêts à foncer droit dans le mur (comment ont-ils pu survivre aussi longtemps, avant l'arrivée du ronin ?), le garde « repenti » qui passe tout le film à sortir et rentrer dans son placard et se montre bien plus futé et utile que ses geôliers en perpétuelle effervescence, etc. Mifune lui-même, de plus en plus cradingue, mal embouché et désinvolte, pousse son personnage de « YOJIMBO » à l'extrême limite du pastiche. Autre revenant de ce film, mais dans un autre rôle, le grand Tatsuya Nakadai joue son nemesis constamment dupé, sans jamais perdre sa dignité.

Film sur les apparences trompeuses, la nostalgie des idéaux perdus, la fatalité de la violence, « SANJURO » n'a pas tout à fait l'aura de son prédécesseur, mais n'est en rien indigne de lui. Délectable.

Notons que si Le premier film annonçait de façon aveuglante les prémices du cinéma de Leone, la dernière giclure de sang de « SANJURO », inattendue et monstrueuse, a probablement dû marquer Sam Peckinpah.

Partager cet article
Repost0
15 septembre 2010 3 15 /09 /septembre /2010 20:54

SABRE DU MAL (3)« LE SABRE DU MAL » fait partie de ces films finalement assez rares qui, une fois visionnés, ont du mal à disparaître tout à fait de l’inconscient du spectateur. Totalement dépaysant, hanté par une folie rampante, ce film d'une noirceur inégalée fait se croiser SABRE DU MALplusieurs destins, présente des personnages plus ou moins positifs, mais finit par tous les délaisser, pour se focaliser sur le pire d'entre eux, le samouraï fou. SABRE DU MAL (4)

Entre deux morts violentes, Tatsuya Nakadai ne fait que se traîner, boire, attendre l'occasion de sortir son sabre pour mutiler et tuer, avec une expression chavirée dans le regard. Face à Toshirô Mifune qui campe le héros traditionnel japonais avec toute sa noblesse naturelle, Nakadai semble annoncer un nouveau style de « héros » (« Les temps changent » est-il annoncé dans une réplique qu'aurait pu écrire Sam Peckinpah) : sans Dieu ni maître, sans idéal, sans âme. La fin des samouraïs en SABRE DU MAL (1)somme et l'arrivée des temps modernes. L’étrange physique de Tatsuya Nakadai, la fièvre brouillant son regard, n’ont peut-être jamais été aussi bien utilisés.

Le carnage final est stupéfiant : commençant de façon familière dans ce genre de film, il fait s'affronter dans la grande tradition du genre, un homme seul contre cent. Mais au fur et à mesure, la scène perd de ses côtés épiques et héroïques pour virer à la boucherie pure et simple. Le « héros », n'est plus qu'un pantin désarticulé à bout de fatigue, ivre de sang, qui ne semble tenir que par sa démence et son goût insatiable de la mutilation. Un grand moment de cinéma et une terrible réflexion sur le spectacle de la violence. Vous aimez les scènes d’action au cinéma ? semble dire le réalisateur. En voilà. Jusqu'au malaise, jusqu'à la nausée. Le même genre de démarche qu’aura Eastwood dans son sublime « IMPITOYABLE ».

Terrassant !

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog du West (l'Ouest, le vrai !)
  • : News, photos, critiques films et DVD, avis et commentaires sur le cinéma populaire, ses stars, ses mythes, mais aussi sur les séries TV et quelques à-côtés.
  • Contact

Recherche

Catégories

Liens