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8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 16:36

LOVELY WAY (3)À tous les admirateurs de Kirk Douglas et de vieux polars estampillés sixties, un conseil : ne regardez pas le générique-début de « UN DÉTECTIVE À LA DYNAMITE ». Pourquoi ? Parce qu'il est composé de plans du film qui va suivre et truffé de ‘spoilers’ !LOVELY WAY (1) Voilà pourquoi. Qui a bien pu avoir cette idée de génie de gâcher un film alors même qu'il démarre ?

Ceci dit, n’exagérons tout de même pas : il n’y avait pas LOVELY WAY (2)grand-chose à gâcher de toute façon. Autour d’une histoire d’escroquerie compliquée, le film suit un ex-flic (Kirk) qui devient le ‘bodyguard’ de la veuve d’un milliardaire, soupçonnée d’avoir tué son mari. Il ne se passe pratiquement rien, hormis une ou deux poursuites molles, des galipettes dans des décors luxueux et des séquences de prétoire à dormir debout. Si l’ami Douglas, sémillant quinquagénaire semble s’amuser beaucoup à jouer ce ‘womanizer’ au poing leste, on comprend par contre pourquoi sa partenaire Sylva Koscina n’a pas obtenu l’Oscar pour sa prestation. C'est un désastre ! On se console (un peu) avec Eli Wallach en pleine forme dans un rôle d’avocat filou et verbeux, ne LOVELY WAYs’exprimant qu’en citations et anecdotes avec un accent du Sud bidon.

Dans des apparitions minuscules, on reconnaît de bons acteurs comme Richard Castellano (le ‘Clemenza’ du « PARRAIN ») en patron de restaurant, Ralph Waite, David Huddleston et même la débutante Ali MacGraw.

À l’actif du film, un bon dialogue spirituel et souvent décalé, auquel les sous-titres ne rendent pas toujours justice, une décontraction générale plutôt sympathique et un rythme relâché et confortable, si on se sent d’humeur indulgente. Cela n’a rien d’un bon film, mais ça se laisse regarder en pensant à autre chose, comme on écoute de la musique d’ascenseur.

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11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 16:07

SCALAWAG (3)Bordélique. C'est le seul mot qui vient à l’esprit pour tenter de décrire le premier film en tant que réalisateur de Kirk Douglas. Librement adapté de « L’ÎLE AU TRÉSOR » de R.L. SCALAWAGStevenson, le film raconte une chasse au trésor dans une Californie bizarroïde (normal, puisque tournée en… Yougoslavie !) et l’amitié qui se développe entre un jeune ado et un vieux pirate unijambiste.

« SCALAWAG » est ce qu’on peut appeler pudiquement une plantade. Un grand n'importe quoi sur pellicule. AffreusementSCALAWAG (2) torché au zoom, malgré la signature prestigieuse de Jack Cardiff à la photo, ce produit hybride tente de mixer la comédie à l’aventure, avec un brin de romantisme et quelques numéros musicaux pour faire bonne mesure. Rien ne prend, rien ne se mélange harmonieusement, on a même par moments l’impression que Douglas préfère filmer les perroquets, les ânes et les chiens que ses comédiens !

Lui-même s’est donné le rôle en or d’un ersatz de ‘Long John Silver’, mais lorgne plutôt dans son interprétation sur son personnage de « 20.000 LIEUX SOUS LES MERS », dont il reprend d'ailleurs le T-shirt rayé et les maniérismes. N’ayant personne derrière la caméra pour le modérer, l’ami Kirk s’en donne à cœur-joie, mais pour un bien piètre résultat. À ses côtés, le jeune Mark Lester est bien fade, la toute fraîche Lesley Anne Down est jolie à regarder (dommage qu'elle se soit crue obligée de chanter !) et on sourit à la présence SCALAWAG (1)toujours bienvenue de « tronches » comme Neville Brand dans un double rôle de pirates jumeaux, Don Stroud et un juvénile et fluet Danny DeVito en nabot clownesque et malfaisant.

Invisible depuis longtemps, « SCALAWAG » ne risque donc pas de connaître une réévaluation aujourd'hui. C'est un échec mérité, un tout petit film fauché et esthétiquement très vilain. À sa décharge – et parce qu’on l’aime tout de même beaucoup – signalons que Kirk Douglas réalisera un second film, le western « LA BRIGADE DU TEXAS », infiniment plus réussi et maîtrisé.

 

À NOTER : le film vient de sortir en Allemagne sous le titre « SCALAWAG : DER PIRAT DER 7 MEERE », probablement pour surfer sur le succès des films avec Johnny Depp. La copie est très moche et qui plus est proposée dans un antédiluvien 4/3.

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3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 18:52

« MOUSEY », c'est le surnom d’un petit prof timide et complexé, moqué par ses élèves. Sa femme – qu'il avait épousée enceinte d’un autre homme – vient de le quitter et lui interdit de voir celui qu'il considère comme son fils. Alors ‘Mousey’ pète un câble. Il vend saMOUSEY (1) maison, suit son ex jusqu'à Montréal et commence à la harceler. Puis il commence à tuer… Et à se transformer en serial killer incontrôlable.

Et qui joue donc cette pauvre « p’tite souris » ? Nul autre que… Kirk Douglas ! C'est évidemment ce contremploi hallucinant qui fait tout l’intérêt de ce téléfilm canadien et qui est même sa raison d’être. Car le scénario est d’une absolue banalité, la réalisation purement fonctionnelle et les seconds rôles sont franchement bâclés. Mais il y a Kirk. Et c'est le Kirk des grands jours. Affublé de vilaines lunettes, un pansement à la main, le visage convulsé, en sueur, la mèche grasse, il compose un personnage fascinant qu’on voit évoluer de la victime dépressive au croque-mitaine dangereux. À lui seul, l’acteur crée une tension extraordinaire qui envahit tout le film. Ainsi la longue séquence où il s’introduit chez une pauvre fille qu'il vient de rencontrer, pour l’égorger « pour l’exemple » est-elle dérangeante et presque insupportable. Parfaitement dirigé, Douglas ne se laisse jamais aller au cabotinage et même dans ses pires moments, demeure toujours pathétique. Du grand art.

À ses côtés, la belle Jean Seberg est sous-utilisée dans le rôle ingrat de l’ex-épouse pas très sympathique et John Vernon joue son nouveau mari sans rien avoir à défendre. Dommage…

MOUSEY

En oubliant sa facture rudimentaire, « MOUSEY » vaut vraiment le coup d’œil pour Kirk Douglas un acteur qui n’a jamais craint de jouer les « salopards » irrécupérables et qui pousse ici le jeu à l’extrême. Mais quand il se met à sangloter à la fin, il retourne complètement la situation et confirme qu'il est bien un immense comédien.

À noter que le célèbre ‘gimmick’ de « TERREUR SUR LA LIGNE » (« L’assassin téléphone de l’intérieur de la maison ») est ici utilisé avec cinq ans d’avance.

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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 16:09

DRAW (1)Disons-le haut et fort : « DRAW ! » est un mets de choix, mieux : un pur nectar pour l’amateur de westerns et pour l’amoureux des stars du genre.

Le scénario fut longtemps un projet de Kirk Douglas pour le grand écran, qu'il tenait à tourner avec son alter-ego Burt Lancaster. Belle idée qui ne vit jamais le jour à cause de la santé précaire de son vieux complice. Il se résolut donc à le produire pour la TV et… il a eu bien raison !

Le film est un hommage tendre et nostalgique aux héros d’antan, aux vieux mythes de DRAW (2)l'Ouest embellis par la légende. Ils effectuent ici un ultime tour de piste dans une histoire qui pioche des idées-références à droite et à gauche, en s’amusant délibérément de l’image de ses stars, les ridiculisant affectueusement tout en enrichissant encore leur mythologie. Ainsi, Kirk passe-t-il pratiquement tout le film cloîtré dans une chambre d’hôtel comme dans « LE DERNIER TRAIN DE GUN HILL », le nom de James Coburn ‘Sam Starrett’ et son exil mexicain ne sont pas sans évoquer Pat Garrett. Quant au duel final, il sort tout droit de « MON NOM EST PERSONNE ». Et le dernier plan ? L’automobile qui vient prendre la place des chevaux, il est un clin d’œil à « UN NOMMÉ CABLE HOGUE » et à Peckinpah. Les hommages ne font généralement pas des films. Dans le cas présent, la réussite est au rendez-vous.

DRAW

Douglas se moque de lui-même avec panache. Son ex-pistolero est un poseur narcissique, un dragueur compulsif, un joli-cœur qui refuse obstinément de vieillir et va jusqu'à se teindre les cheveux alors qu'il est assiégé. Qui est pastiché ici ? Kirk Douglas ou son image cinématographique ? L’acteur dégage une belle énergie et s’avère émouvant, car on sent DRAW2nettement que ce sera un de ses tout derniers rôles de cowboys. Belle sortie. Face à lui, Coburn est délectable en ex-shérif devenu un ivrogne total, incapable de tenir debout tout seul (à un moment donné, il est même attaché sur une planche !), se jetant sur la bouteille à la première occasion. L’acteur se déchaîne dans le gros comique et son revirement final n’en est que plus efficace. Quels magnifiques comédiens ! La très belle Alexandra Bastedo est parfaite en « otage » consentante de ‘Handsome’ Kirk.

« DRAW ! » maintient sans faiblir le fragile équilibre entre le western traditionnel et le franc pastiche. Malgré des seconds rôles caricaturaux, des situations vues, revues et rabâchées, il dégage une bonne humeur et une émotion incontestables. À peu de choses près, cela aurait parfaitement pu sortir dans les salles de cinéma.

 

À NOTER : le téléfilm fut diffusé en France sous le titre « LE DUEL DES HÉROS », alors qu’en v.o., il s’intitule simplement « DÉGAINE ! ». On trouve un DVD d’excellente qualité en Italie sous le titre « COPPIA DI JACK », hélas sans sous-titre.

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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 18:01

JONGLEURSoyons clairs : malgré l’intérêt des évènements décrits par le scénario, malgré un tournage sur les lieux mêmes de l’action (Israël en 1949), malgré la signature de l’inégal mais souvent magistral Edward Dmytryk, « LE JONGLEUR » ne vaut d’être vu aujourd'hui, et probablement hier, que pour la prestation de Kirk Douglas sur lequel le projet est entièrement bâti.

Rescapé des camps nazis, un grand jongleur allemand dont la famille a été exterminée, arrive en Israël. Traumatisé au dernier degré, il est devenu paranoïaque et dangereux. IlJONGLEUR (1) s’en prend à un policier qu'il blesse gravement et va se réfugier dans un kibboutz. Mais les autorités le recherchent.

L’histoire hélas, ne va pas beaucoup plus loin que cela. Une fois posé, notre héros n’a plus rien à faire qu’à étaler ses névroses, qu’à revivre ses cauchemars et accessoirement, à tomber amoureux d’une belle et accueillante jeune femme. C'est là que « LE JONGLEUR » devient un ‘vanity project’ pour sa star masculine. Présent à l’image pendant les trois-quarts des scènes, Douglas s’en donne à cœur-joie : il jongle avec maestria (ce qu'il refera dans plusieurs films d'ailleurs, même des westerns !), fait un numéro de ventriloque, puis de clown. La caméra s’attarde complaisamment sur ses shows très élaborés, au détriment de l’action et du rythme. Visiblement fasciné par son acteur, le réalisateur le filme en gros-plans expressifs, sculpte son visage anguleux par des jeux d’ombres savants, ne le lâche pas d’une semelle. Il faut dire que le Kirk était un sacré comédien et qu'il a quelques moments de grandeur. Ainsi la scène du début, où il croit reconnaître sa famille morte dans la foule à Haïfa, est-elle vraiment poignante.

JONGLEUR (2)

Mais les seconds rôles sont faiblards, l’écriture flottante (le gentil peuple est involontairement décrit comme une sacrée bande de délateurs !) et le mélo dégoulinant pointe son nez plus d’une fois. Mais l’intérêt documentaire de voir un pays au début de son Histoire, un magnifique noir & blanc et l’affection qu’on a envers et contre tout, pour Mr Douglas, rendent la vision du « JONGLEUR » plutôt agréable.

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 06:30

Quatre G.I.s en garnison en Allemagne violent une jeune fille. Ils risquent la peine de mort – ne serait-ce que pour calmer les habitants – mais leur avocat va tout faire pour leur éviter VILLE SANS PITIEla corde. Quitte à s’en prendre à la victime.

« VILLE SANS PITIÉ » par son noir & blanc contrasté, son ambiance germanique, la présence de Kirk Douglas dans le rôle du défenseur, n’est pas sans évoquer « LES SENTIERS DE LA GLOIRE » de Kubrick par certains aspects. À part que cette fois, le combat du Kirk n’est pas si clair : ses clients sont coupables et c'est la complexité deVILLE SANS PITIE (2) son dilemme qui rend le film passionnant. Rapace implacable, il retarde le moment de mettre en pièces l’innocente jeune femme. Il sait qu'elle sortira détruite du procès et qu'il devra ruiner sa réputation pour sauver la tête de quatre brutes imbéciles et inconscientes qu'il méprise lui-même. Mais le scénario est d’une misanthropie terrible et le portrait que trace le film de l’Humanité donne la nausée : voisins voyeurs, commères venimeuses, parents bornés, militaires prudents, c'est un défilé de médiocrité, de petites revanches sociales, de charognards à l’assaut d’une bête blessée.

Filmé de façon hyper-efficace par un réalisateur allemand, parfois un peu « pied-de-plomb », photographié comme un ‘film noir’, « VILLE SANS PITIÉ » ne fait pas dans la finesse et le sous-entendu, mais parvient à capter l’attention sans jamais la relâcher. On assiste à cette mise à mort avec fascination et écœurement.

VILLE SANS PITIE (1)

Le film doit beaucoup à Douglas, dans un rôle assez fouillé d’homme fort qui retient ses coups jusqu'au moment où il n’a plus le choix. Sa dernière scène dans sa chambre d’hôtel fait partie des grands moments « douglassiens » de sa filmo. À ses côtés, la jeune Christine Kaufmann est touchante et parmi les accusés, Robert Blake est remarquable en recrue névrosée, sexuellement déficiente.

« VILLE SANS PITIÉ » est une œuvre peu connue du parcours de Kirk Douglas, un film bien fait mais peu plaisant, dont personne ne sort grandi. Tout le monde est mis dos à dos, ce qui laisse sur un malaise tangible et donnera – peut-être – un peu à réfléchir.

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22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 16:56

2 WEEKS (2)« QUINZE JOURS AILLEURS » n’a pas très bonne réputation dans la filmo de Vincente Minnelli, principalement parce qu'il fut mutilé par ses producteurs. Mais il s’est bonifié avec les années, laissant apparaître plusieurs couches de nostalgie et témoignant non pas d’une 2 WEEKS (1)mais de deux ères révolues : dans le film, le vieil Hollywood est mort et les ‘has-beens’ sont partis tourner à Cinecittà, se raccrochant à leur gloire passée. Mais aujourd'hui, ce cinéma-là a lui aussi disparu depuis longtemps et « QUINZE JOURS2 WEEKS (4) AILLEURS » apparaît comme l’instantané d’un monde envolé, d’un télescopage de cultures et de mentalités qui ne dura que le temps d’un soupir. C'est ce qui lui donne ce ton mélancolique et parfois poignant.

Les auteurs décrivent l’univers du cinéma comme un immonde panier de crabes, un ramassis d’egos malades, de névroses  destructrices, de perversions narcissiques. Mais le personnage central, Kirk Douglas, est un 2 WEEKS (3)acteur lessivé à la suite d’une tentative de suicide qui l’a laissé balafré. Il débarque à Rome pour retrouver son passé : le réalisateur auquel il doit tout (Edward G. Robinson) et son ex-femme (Cyd Charisse, affreusement irrésistible) qui l’a mentalement détruit. Grâce à une jeune italienne (la bellissime Dahlia Lavi), Kirk va retrouver espoir et goût à la vie. Remplaçant le réalisateur pendant quelques jours, il a peut-être trouvé une nouvelle voie, même s’il devra se purger une bonne fois pour toutes de ce passé qui le hante. Même si on voit des extraits de « LES ENSORCELÉS », le rôle de Douglas évoque plutôt son Van Gogh qu'il joua sous la direction de Minnelli : un artiste écorché vif, excessif et fragile, toujours au bord de l’implosion. Il porte le film sur les épaules avec une belle sobriété. Autour de lui, un cast inégal réunit l’épouvantable George Hamilton (mais ce n’est pas grave, il joue justement un acteur épouvantable !), l’excellente Claire Trevor horripilante en épouse hystérique de Robinson et George Macready en agent visqueux. Rosana Schiaffino est très bien en caricature de Sophia Loren et le coup de pied au cul que lui envoie Kirk est un des ‘climax’ du film !

« QUINZE JOURS AILLEURS » est donc un film à réévaluer à la hausse, certes inégal et parfois un brin pompier, mais qui capte merveilleusement l’ambiance ‘dolce vita’ de la Rome des sixties et comporte quelques moments totalement échevelés comme la folle cavale en voiture où Kirk terrorise Cyd Charisse, qui frise le Grand-Guignol en demeurant étonnamment efficace. Un peu à l'image de tout le film, tiens...

2 WEEKS

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26 décembre 2010 7 26 /12 /décembre /2010 17:44

HOLOCAUST 2000À sa sortie « HOLOCAUSTE 2000 » fut (dé)considéré comme un énième avatar multinational de « LA MALÉDICTION » avec quelques relents de « ROSEMARY’S BABY ». En fait, cette coproduction italo-anglaise, si elle a pris un sérieux coup de vieuxHOLOCAUST 2000 (2) esthétiquement parlant, n’en demeure pas moins tout à fait respectable en tant que manifeste antinucléaire.

Bien sûr, les ficelles sont grosses et l’ami Kirk Douglas HOLOCAUST 2000 (1)met bien longtemps à comprendre ce qu’un spectateur attentif aura saisi en cinq minutes : le monstre à dix têtes qui déclenchera l’Apocalypse n’est autre que la centrale géante que notre héros s'apprête à bâtir dans un pays arabe. Le scénario appuie sur les références religieuses, mais ce n’est pas le plus original. Ce qui surprend dans « HOLOCAUSTE 2000 » c'est sa relation à la folie. Les scènes dans l’hôpital psychiatrique sont assez éprouvantes, voire cauchemardesques et le final peut laisser à imaginer que tout ce qu’on vient de voir n’a existé que dans l’esprit torturé de cet homme prêt à jouer le sort de l’Humanité à pile ou face.

Le rythme est assez lent, relancé par des moments-choc plutôt efficaces comme cette trépanation-surprise avec une pale d’hélico ou le cauchemar de Kirk (nu comme un ver, une HOLOCAUST 2000 (3)récurrence dans sa carrière !) aux F/X antédiluviens mais à l’imagerie tout à fait flippante.

Sobre et impliqué, le sexagénaire Douglas fait une composition intense et à peu près dénuée de tics. Il déploie une énergie incroyable dans la scène où il est assailli par les fous à l’asile ou lorsqu’il tente d’étrangler l’antéchrist. À ses côtés, le beau visage de madone d’Agostina Belli et de bons seconds rôles comme Anthony Quayle et Romolo Valli qui joue un prêtre, comme souvent.

Musiqué par Ennio Morricone, « HOLOCAUST 2000 » mérite qu’on passe sur ses côtés kitsch et les maladresses de son scénario, pour profiter de l’évidente sincérité de son message.

 

À NOTER : le film est sorti aux U.S.A. sous le titre « THE CHOSEN », mais il est exploité en DVD en tant que « RAIN OF FIRE ». Pourquoi ? Encore un coup de l’antéchrist, probablement !

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21 décembre 2010 2 21 /12 /décembre /2010 05:51

BROTHERHOOD (1)« LES FRÈRES SICILIENS » n’a pas une excellente réputation et il est souvent défavorablement comparé au « PARRAIN » qu'il précède de trois ans. Ce n’est pas très BROTHERHOODjuste, car les deux films – s’ils se ressemblent par bien des points – n’ont pas la même ambition, ni la même ampleur.

Celui de Martin Ritt est avant tout le portrait d’un homme. Un père de famille bon-vivant et passéiste, qui vit dans l’ombre de son père décédé qu'il idolâtre et refuse le progrès, quitte à toutBROTHERHOOD (2) perdre. Il se trouve que cet homme est un ‘capo’ mafieux, un ex-tueur à gages monté en grade, qui respecte encore les vieilles traditions pittoresques, comme fourrer un poussin dans la bouche d’une « balance » qu'il vient de faire exécuter.

Frank Ginetta est encore jeune, mais il ne fréquente que des vieillards, des morts-vivants confits dans leurs vieilles rancunes, qui se réunissent dans ces caves-catacombes et vont le manipuler, en faire la main de leur vendetta.

Le refus des nouvelles méthodes, l’exil en Sicile, le jeune frère ancien héros de guerre qui entre dans la Cosa Nostra, tout cela on le retrouvera dans la trilogie de Coppola, sous BROTHERHOOD (3)forme de saga. « LES FRÈRES SICILIENS » s’apparente plutôt à une tragédie grecque (la présence d’Irène Papas n’est pas due au hasard), voire à un opéra sanglant à la « Cavalleria Rusticana ».

Producteur du film, Kirk Douglas est absolument remarquable dans ce rôle d’homme encore jeune, englué dans des problématiques qui ne devraient pas être siennes. Sous le rire facile, l’exubérance, le Sicilien sommeille. Dommage qu’Alex Cord jouant son frère ne soit pas vraiment au niveau. Parmi les seconds rôles, quelques tronches comme Eduardo Ciannelli en mafioso à tête de momie, Murray Hamilton glaçant en caïd nouveau style au langage de business man. Papas n’a pas grand-chose à faire, mais elle a une séquence très touchante lorsqu’elle aide son mari Douglas ivre-mort à se déshabiller, en parlant du passé.

Sans être un grand film à cause d’une réalisation parfois télévisuelle de Ritt, « LES FRÈRES SICILIENS » est un peu le chaînon manquant entre « LE PARRAIN » et « L’HONNEUR DES PRIZZI ». Plus proche du second d'ailleurs, car même s’il humanise ses personnages, le film n’essaie jamais de les glorifier. Tueurs ils sont, en tueurs ils mourront. À coups de ‘luparra’ !

BROTHERHOOD (4) 

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27 septembre 2010 1 27 /09 /septembre /2010 10:57

ACE IN HOLE (1)Un homme enseveli aux tréfonds d’une mine, les secours s’organisent à l’extérieur. Mais à cause de l’intervention d’un reporter opportuniste, l’évènement se transforme rapidement ACE IN HOLEen obscène cirque médiatique à ciel ouvert, où se déchaînent les passions les plus sordides.

Même si « LE GOUFFRE AUX CHIMÈRES » date de 60 ans, il n'a pas perdu une once de sa cruauté, de son cynisme, de sa misanthropie profonde, de son pouvoir dérangeant. Prenant pour « héros » (plusieurs guillemets seraient nécessaires !) une véritable ordure, un aventurierACE IN HOLE (2) égoïste, vulgaire, qui n'hésite pas à sacrifier une vie pour faire le papier qui le remettra en selle, c'est une charge anti-médias, s’attaquant au passage au monde du showbiz, au voyeurisme malsain du public. Et bien sûr à la pourriture des politiciens (le shérif est particulièrement gratiné).

Au départ, le reporter Tatum part faire un reportage sur une course de serpents à sonnettes et ce n'est pas par hasard : les pires crotales chez Billy Wilder sont humains. De la presque veuve sans foi ni loi (stupéfiante Jan Sterling !), au journaleux novice si vite corrompu, en passant par l'entrepreneur peu téméraire, tout le monde se vaut. À l’exception du rédac-chef du journal d'Albuquerque, ultime honnête homme de ce monde pourri jusqu'à l'os, véritable Jiminy Cricket de Tatum et son dernier refuge.

Le film doit beaucoup à Kirk Douglas, qui pousse loin l'abjection, sans jamais chercher à rendre ACE IN HOLE (3)son Chuck Tatum attachant. Même son sursaut de dignité à la fin ne rachète rien. Il est beaucoup trop tard ! L'acteur se fera ensuite une spécialité des personnages de salauds flamboyants, ce qui est finalement assez rare (et courageux) chez les stars de cette magnitude.

Wilder dirige tout cela de main de maître : les séquences au milieu de la foule réunie autour du trou où gît Minosa, sont extraordinaires et il faudra attendre « DES HOMMES D’INFLUENCE » de Barry Levinson pour retrouver un esprit aussi abrasif, une telle autopsie du monde des médias. À part que « LE GOUFFRE AUX CHIMÈRES » date de 1951 (c'est à dire aux balbutiements de la télé) et devait tout de même être très en avance sur son temps.

Donc chapeau bas, Mr. Wilder, car votre film laisse toujours la même sensation nauséeuse à la fin. Et pourtant depuis, on en a vu d’autres. Et pas seulement en fiction !

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