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3 juillet 2015 5 03 /07 /juillet /2015 10:57

CITE VIOLENCE« CITÉ DE LA VIOLENCE » est une coproduction italo-française montée sur le nom de CITE VIOLENCE (2)Charles Bronson, choisi pour ses récents succès en Europe et distribué dans un rôle écrit à l’origine pour un comédien beaucoup plus jeune. Le réalisateur Sergio Sollima, maître du ‘spaghetti western’, envisageait plutôt Jon Voight ou Tony Musante. Le scénario aurait d'ailleurs été bien plus logique. Il décrit le parcours d’un hit man œuvrant pour la mafia sans enCITE VIOLENCE (3) faire réellement partie. Une sorte de sous-traitant indépendant. C'est tout le problème du parrain local (Telly Savalas), ami du père défunt du flingueur, qui cherche par tous les moyens à le faire entrer dans le rang. Savalas joue donc un « vieux » alors qu'il a trois ans de moins que Bronson !

En mettant ce problème d’âge de côté, Bronson est parfaitement à sa place dans cet univers et trouve un de ses rôles les plus marquants des seventies. Le personnage de Jeff Heston est surtout pour lui, l’occasion de tourner sa CITE VIOLENCE (1)première vraie love story. Car c'est bien d’amour fou qu'il s’agit, entre l’assassin professionnel rongé par le remords et une aventurière amorale jouée par Jill Ireland. Il est clair que celle-ci est insuffisante pour ce rôle de garce manipulatrice, figure incontournable du ‘film noir’, mais le couple fonctionne par intermittence et la fin d’un étonnant lyrisme noir, ne manque pas de panache, ni de jusqu'auboutisme.

CITE VIOLENCE (4)

Bronson fait une composition intéressante dans « CITÉ DE LA VIOLENCE », créant un personnage écrasé par la fatalité et traînant une expression morose du début à la fin. Il faut l'avoir vu en prison, laissant une tarentule lui marcher sur le bras ! Il est très bien filmé, à la manière d’une bête fauve, constamment en mouvement et à l'affût. Sollima clôt son film (SPOILER !) par un gros plan des yeux de Bronson ouverts dans la mort. Le même exactement que dans « IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L’OUEST » mais… cadré à l’envers ! À ses côtés, Michel Constantin teint en blond, est bizarrement casté en junkie peu fiable et Umberto Orsini qu'on est plus habitué à voir évoluer chez Claude Sautet, joue un avocat planche-pourrie.

CITE VIOLENCE (5)

Malgré ses indéniables qualités, dont la lancinante BO d’Ennio Morricone n’est pas des moindres, « CITÉ DE LA VIOLENCE » demeure une série B au scénario faiblard, plombé par des longueurs rédhibitoires (l’interminable séquence sur le circuit automobile, les poursuites en voiture signées Rémy Julienne), mais sauvé par ses cadrages très ‘western’, ses paysages du Sud des États-Unis et la présence minérale de Bronson en pleine possession de ses moyens physiques.

Sans oublier un détail qui ne peut que combler les amateurs : le son des détonations est exactement le même que celui utilisé dans les films de Leone !

 

Article publié initialement il y a 5 ans, remis en actu pour rendre hommage à son réalisateur Sergio Sollima récemment décédé à l'âge de 92 ans.

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24 mai 2013 5 24 /05 /mai /2013 06:29

BROTHERHOOD (1)« BROTHERHOOD » est le dernier des 5 épisodes de « HAVE GUN – WILL TRAVEL » dont Charles Bronson fut la ‘guest star’. Réalisé comme d'habitude par Andrew V. McLaglen, ce téléfilm de 26 minutes offre à l’acteur un rôle très inhabituel, comme ce fut d'ailleurs souvent le cas dans cette série.

Richard Boone lit une étonnante annonce dans le journal : un shérif offre 200 $ de prime pour la capture de son propre frère. Mais celui-ci offre 500 $ pour qu’on lui livre le shérif ! ‘Paladin’ se rend à Latigo et découvre que le shérif en question, ‘Jim Redrock’ est un « Indien éduqué », qui malgré son étoile, accepte toutes les brimades et humiliations de la population, afin d’offrir une chance à son fils de s’intégrer au monde des blancs. Le frère de Bronson (Michael Keep), resté « injun » jusqu'aux mocassins, méprise son aîné. Alors qu'il est capturé, Bronson le livre lâchement aux lyncheurs. Heureusement, Paladin saura ouvrir les yeux in extremis à Bronson et lui rendre sa dignité.

BROTHERHOOD

Surprenant donc, de voir Bronson le ‘tough guy’ en homme soumis et effacé, qui avale les couleuvres et les moqueries sans broncher. Les cadrages accentuent sa petite taille, ce qui épouse bien le propos du scénario et Bronson ne redevient lui-même que lors de l’ultime séquence où il sauve son frère des mains de l’odieux ‘boss’ de la ville.

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12 mai 2013 7 12 /05 /mai /2013 06:28

MY 6 (1)Charles Bronson fut un des « 7 MERCENAIRES » et un des « 12 SALOPARDS », mais dans « MES 6 FORÇATS » tourné en 1952, il était bel et bien forçat, ce qui n'a rien d'étonnant en soi, mais hélas pas un de ceux mentionnésMY 6 2 dans le titre.

Dans cette inoffensive semi-comédie vaguement documentaire sur l’univers carcéral réalisée par l’argentin Hugo Fregonese, Bronson fait une quasi-figuration muette, hormis dans une courte séquence où le gentil psy œuvrant pour réformer le système pénitentiaire, vient faire passer un test à quelques prisonniers. Il commence par leur demander d’écrire des renseignements personnels sur un papier, « rien de spécifique ». À quoi Bronson, manifestement pas très futé, lui rétorque d'une voix de canard : « Euh… Ça veut dire quoi ‘spéficique’, doc ? ». Son voisin de banc – de caractère taquin – lui répond alors : « C'est un océan, Jocko ! ». Rires gras et bousculade virile.  

Ensuite, Bronson demande s’il peut utiliser son propre stylo pour remplir le formulaire. Et puis… Ça dégénère en bagarre générale.

On revoit le jeune ‘Charley’ çà et là au cours du film, à l’arrière-plan, aux côtés du caïd Gilbert Roland, il participe même à la tentative d’évasion au côté de John Marley et c'est à peu près tout.

MY 6

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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 06:33

GUNSMOKE cb (1)« LOST RIFLE » est un épisode de la 4ème saison de la série western « GUNSMOKE » et le second dans lequel Charles Bronson tient la ‘guest star’ principale. Réalisé par Richard Whorf, ce film offre à Bronson un personnage sympathique d’ex-voyou que James Arness a pris en amitié et qui tient un petit ranch aux alentours de la ville. Après une altercation avec un voisin, celui-ci est retrouvé mort. Bronson est aussitôt soupçonné. Mais alors que le meilleur ami du défunt va le descendre, ‘Ben Tiple’ est sauvé par l’intervention du fils de celui-ci, qui se dénonce : c'est lui, le gamin, qui a tiré accidentellement.

Le méchant (beau)père est abattu par Arness et Bronson décide d’adopter l’ado qu'il connaît bien, sous l’œil attendri du marshal.

GUNSMOKE cb

Un 26 minutes plutôt anodin et sans surprise, mais qui offre au moins à Bronson un rôle inhabituel à l’époque de gentil garçon solitaire et généreux, vivant seul dans sa bicoque en bois, mais ne se laissant pas marcher sur les pieds. On pourrait d'ailleurs presque voir dans cette relation père-fils entre un rancher esseulé et un jeune garçon sans famille, les prémices d’un futur film de Bronson, le sous-estimé « CHINO ».

À noter la considérable différence de taille entre notre ami Charley et l’immense Arness !

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8 avril 2013 1 08 /04 /avril /2013 06:17

TORPEDO ALLEY« LE SILLAGE DE LA MORT » est un des quelques films qui ont ressurgi dans la filmographie de Charles Bronson depuis une dizaine d’années, sans qu'ils n’aient été mentionnés auparavant dans les ouvrages qui lui étaient consacrés.

Il faut dire que le film lui-même est négligeable et le rôle de la mascotte de « WWW » n’excède pas une quinzaine de secondes ! Il apparaît dans une courte séquence dans un sous-marin aux côtés du héros Mark Stevens. Alors qu'ils sont bombardés, l’officier se met à prier (« Now I lay me down to sleep… »). Inquiet, Bronson lui demande : « Vous êtes sûr que c'est la bonne prière ? ». Ce à quoi Stevens répond : « Dans un cas pareil, toutes les prières se valent ». Et boum ! Ça pète à nouveau. 

Pas grand-chose à se mettre sous la dent pour le bronsonophile, donc, mais il est à noter que le jeune Buchinski s’il n’a pas de nom (il figure en tant que ‘submariner’ dans la liste de casting), bénéficie d’un gros-plan de son visage en sueur et passablement anxieux. Ce qui n’était pas le cas par exemple dans « BATTLE ZONE » ou « MES 6 FORÇATS » tournés la même année 1952.

Parmi les autres seconds rôles, on repère les noms familiers de Martin Milner et Jean Willes. Sans oublier la gironde Dorothy Malone en tête d’affiche.

TORPEDO ALLEY (1)

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7 avril 2013 7 07 /04 /avril /2013 06:44

Le concept de la série « THE MILLIONAIRE » est simple : à chaque épisode, un milliardaire offre un million de dollars à un quidam « méritant » pour voir s’il en sera digne. Dans « THE JERRY BELL STORY », c'est à Charles Bronson d’hériter du gros chèque.

Il joue donc ‘Jerry Bell’ un jeune romancier « bientôt trentenaire » qui vit toujours chez sa môman (Louise Lorimer) et désespère de trouver l’âme sœur tant il est laid.

JERRY BELL

Le film commence d'ailleurs comme « MARTY » avec une jeune femme qui téléphone pour se décommander au dernier moment pour le dîner, alors que Bronson s’était fait tout beau. Enfin – façon de parler ! Le voilà qui croise dans la rue Georgann Johnson, une aveugle. Ils tombent amoureux, d’autant plus facilement qu'elle ne sait pas à quoi il ressemble. Mais lorsqu’il touche son million, Bronson n’écoute que son cœur et offre aussitôt à sa belleJERRYBELL2 l’opération qui lui rendra la vue. Quand on lui ôte les pansements, il n’a pas le courage d’affronter son regard et s’enfuit. Heureusement, elle le retrouvera et tout finira bien.

L’histoire rappelle « LES LUMIÈRES DE LA VILLE » en plus bébête, mais force est d’avouer que Bronson est une erreur de casting. Certes, il n’a pas un physique de jeune premier, mais là on est censé croire qu'il ressemble à Quasimodo ! Un Jack Elam ou même un Jack Palance auraient éventuellement pu faire la blague, mais pour Bronson, c'est tout de même un peu vexant. Quand sa girl friend lui demande de quoi il a l’air, il répond : « Tu n’aimerais pas la tête que j'ai ». À voir donc comme un mix contre-nature de Chaplin et Paddy Chayefsky, en se disant que ce pauvre Charley a probablement dû avaler une grosse couleuvre en acceptant ce rôle pas vraiment gratifiant pour l’ego.

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11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 16:10

YANCY bronson (1)« HELL AND HIGH WATER » est un épisode de la série « YANCY DERRINGER », dont le héros était incarné par Jock Mahoney en ‘gambler’ du vieux Sud installé à New-Orleans, juste après la Guerre de Sécession.

Quand le film commence, la ville va être engloutie par une crue du Mississippi. La seule chance : faire sauter un barrage qui détournera les eaux. Mais en faisant cela, les terres d’une propriétaire venue d’Angleterre et nommée ‘Lady Charity’ seront détruites. Celle-ci refuse le sacrifice et tient en otages notre héros, ainsi que le maire de la ville, aidée par ‘Rogue Donovan’, un hors-la-loi évadé qui a juré d’avoir la peau de Yancy.

YANCY bronson

Le personnage de Donovan, brute mal rasée, munie d’une imposante mitrailleuse qu'il a volée à l’Armée est moins manichéen qu'il n’en a l’air. Et c'est pour Charles Bronson l’occasion de trouver un rôle plein de nuances. C'est un tueur bien sûr, mais il garde une certaine noblesse, s’exprime en phrases courtes et cinglantes (« I’ll kill you dead ! ») et se montre écœuré par l’attitude de l’Anglaise (« Je lutte pour me venger et pour un peu de liberté », lui dit-il, « Vous êtes juste cupide »). Cool, élégant à sa manière, le sourire ironique, Bronson se rangera finalement du côté de son ennemi juré, quitte à y laisser sa vie. Son sacrifice sauvera la ville de l’inondation.

Un bon épisode donc, écrit et réalisé par Richard Sale, aux effets-spéciaux étonnamment efficaces et porté par la présence d’un Bronson étrangement attachant.

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 15:16

CHAIN HEARTS (1)« A CHAIN OF HEARTS » est un téléfilm de 26 minutes de la collection « CAVALCADE OF AMERICA ». Il fut réalisé par Laslo Benedek, un an après son succès au grand écran : « L’ÉQUIPÉE SAUVAGE ».

Cette petite fable édifiante, inspirée de faits réels, suit le destin de ‘John Stanizsewski’ un marin d’origines polonaises. Émigré aux U.S.A., il a commis une erreur administrative, qui lui vaut de n’avoir jamais été naturalisé. Malgré une guerre héroïque (il a survécu à six naufrages en transportant des munitions !), John se voit interdire de débarquer à New York à son retour du front. Sa femme, une jeune handicapée, va l’aider à résoudre légalement son problème. Réunir les papiers nécessaires à l’Immigration Office leur prendra pas moins de… huit années ! Mais enfin, John sera adoubé citoyen américain.

CHAIN HEARTS

Le choix de Charles Bronson pour incarner cet homme n’est pas pour rien dans l’émotion qui se dégage de cette historiette. N’oublions pas que Charles Buchinski avait changé de patronyme à peine un an plus tôt. Chaleureux, candide et sincère, ‘John’ est un personnage aux antipodes de ce que jouait Bronson à l’époque. C'est un garçon simple, naïf, au sourire enfantin. L’acteur – manifestement concerné par le sujet au premier chef – se montre très touchant. Quand à la fin, le juge lui demande pourquoi il tient tant à devenir citoyen, Bronson pose la main sur son cœur et les yeux pleins de larmes répond : « Je suis Américain. Je crois que je l’ai toujours été ». Pendant son long périple à travers les U.S.A., Bronson mûrit et arbore pour la première fois de sa carrière un vieillissement « hollywoodien » (tempes grisonnantes). Le reste du temps, on le voit cuisiner des plats exotiques à sa chérie, arborer à l’occasion une toque tout à fait seyante qui n’aurait pas déparé dans un récent post de « WWW ».

Son couple avec Joyce McCluskey est parfaitement crédible et réaliste, sans forcer sur le pathos.

Un modeste téléfilm militant pour une humanisation de certaines lois trop rigides et pour la reconnaissance envers des vétérans de la WW2 qui ont tout sacrifié à leur pays. Et pour Bronson, un de ses meilleurs rôles à la TV.

À noter que le film fut diffusé à la télé française sous le titre « LA CHAÎNE DU CŒUR ».

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22 octobre 2012 1 22 /10 /octobre /2012 20:18

Si à l’époque de sa sortie, « THE DAY OF THE MISFITS » était un épisode tout à fait banal de la série « LES VOYAGES DE JAMIE McPHEETERS », il a pris avec les années une belle plus-JAMIE LVC (1)value, par la richesse de son générique.

Réalisé par le vétéran de la série B Jack Arnold, le film raconte l’enlèvement du Dr. McPheeters par des chercheurs d’or. Emmené dans une communauté bizarre, il est censé accoucher une jeune femme (Mariette Hartley, récemment révélée par Peckinpah) enceinte de seulement… quatre mois. Et éventuellement de l’épouser. Le petit Jamie appelle Linc Murdock à la rescousse.

Le chef des mineurs est le cabotin Henry Hull, qui joua avec Bronson dans « LE MAÎTRE DU MONDE » et son bras-droit n’est autre que Lee Van Cleef. Celui-ci n’a qu’un petit rôle sans intérêt de brute qui garde un œil sur Miss Hartley, mais il est vraiment amusant de le voir au milieu de cette distribution qui porte en elle les germes de sa carrière future : il côtoie Bronson dans une petite séquence. Deux ans plus tard, c'est grâce au refus de celui-ci de jouer dans « …ET POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS », que Van Cleef deviendra enfin vedette. Il convoite Mariette Hartley, qu'il séduira dans « BARQUERO » et « LA CHEVAUCHÉE DES 7 MERCENAIRES » et enfin, il brutalise le petit Kurt Russell, vingt ans avant de l’envoyer en mission dans « NEW YORK 1997 » !

JAMIE LVC

Bronson et le petit Kurt ont des scènes sympathiques, où le petit garçon lui inculque des notions de médecine pour qu'il se fasse passer pour un docteur. Leur alchimie est évidente et là encore, on sourit en se souvenant que Bronson fut le premier choix des producteurs pour incarner ‘Snake Plissken’, avant que Russell n’hérite du rôle qui fera sa gloire. Un véritable bouillon de culture décidément, cet épisode !

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4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 10:38

ANGE DEMONCoproduit par l’italien Bino Cigogna, que Charles Bronson venait de rencontrer sur le tournage de « IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L’OUEST », « L’ANGE ET LE DÉMON » est une petite comédie sentimentale située à Londres et contant le mariage improbable d’un auteur de livres érotiques américain de 38 ans et d’une lycéenne anglaise de 16 ans. Le choix de Bronson pour le rôle de ‘Scott Wardman’ est d’autant plus surprenant que l’acteur a déjà dix ANGE DEMON (1)ans de trop pour le personnage et que l’âge est un facteur essentiel du scénario. Le film aurait probablement pris tout son sens avec – par exemple – un Robert Redford à sa place. Mais le réalisateur Richard Donner avait déjà dirigé Bronson dans un rôle « normal » dans « X-15 ». Curieuse lubie !

Filmé « à l’épate », dans une ambiance très ‘swinging London’, « L’ANGE ET LE DÉMON » est une œuvrette superficielle et décousue, qui ne tient que par l’énergie de Susan George et quelques scènes bien observée entre les deux époux. L’air un peu perdu, mal photographié, la lumière blême de la capitale anglaise accentuant ses rides, Bronson n’a de toute évidence rien à faire dans ce film et le traverse gauchement, rendant par son physique, l’histoire d’amour encore plus difficile à avaler. Sa « laideur » est d'ailleurs pointée du doigt par le père de Twinky, quand elle présente son fiancé à sa famille.

Sans parler des plans où on voit Bronson peiner devant sa machine à écrire… L’ami Charley a l’air de tout ce qu’on voudra, mais pas d’un homme de lettres ! Et encore moins de lettres pornographiques ! C'est vraiment une curiosité dans la filmographie de Bronson, qu’on peut déjà voir comme un signe des limites à ne pas dépasser, s’il désire pérenniser son vedettariat alors bourgeonnant.

Donner a réuni à ses côtés, le gratin des comédiens britanniques de l’époque, avec Trevor Howard, Honor Blackman très drôle en maman écervelée ou Jack Hawkins. Mais le film vaut uniquement pour la découverte de Susan George, qui ne trouvera qu’un seul autre rôle de cette ampleur dans « CHIENS DE PAILLE » de Sam Peckinpah, deux ans plus tard.

Le film fut acheté par Roger Corman, en vue d’une distribution aux U.S.A. Il fut rebaptisé « LOLA » (clin d’œil à l’ami Nabokov), raccourci d’une ou deux séquences et postsynchronisé pour remplacer toutes les phrases comprenant le nom ‘Twinky’ par ‘Lola’.

ANGE DEMON (2)

Curieusement, ce qui rendait le film irritant à l’époque de sa sortie, a fini avec la patine du temps par lui créer un charme indéniable. Le charme d’une époque insouciante, joyeuse, où on faisait du vélo et du patin à glace entre Londres et New York, sans autre inquiétude que celle du plaisir immédiat. Et le tout sur des chansons enjouées qu’on se surprend à fredonner bien après la fin de la projection.

Et quand survient le dernier plan de Bronson, seul et enfin tranquille. Mais réalisant subitement ce qu'il a perdu, on sent poindre quelque chose comme une esquisse d’émotion…

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