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8 août 2010 7 08 /08 /août /2010 09:12

RAID ENTEBBELe 27 juin 1976, un airbus d’Air France est détourné vers l’Ouganda par des Palestiniens qui reçoivent sur place l’aide du dictateur Idi Amin Dada. Israël refusant de négocier, envoie un commando pour libérer les otages.

Pas moins de trois films sont montés cette même année : deux téléfilms U.S. et un long-métrage tourné en Israël. Les faits seront également relatés bien plus tard dans « LE DERNIER ROI D’ÉCOSSE » sans en être le centre d’intérêt.

Le plus intéressant des trois films, « RAID SUR ENTEBBE », est produit pour la chaîne ABC. Tourné en quelques rapides semaines, pour pouvoir être diffusé « à chaud », le film d’une durée de 2 H, est réalisé par Irvin Kerschner faiseur éclectique qui signera entre autres « L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE ». Suivant les faits avec minutie et sans trop céder au pathos ou au manichéisme, le scénario est efficace, crédible et fait habilement monter la tension jusqu'à l’attaque nocturne. La construction et le déroulement font parfois penser aux films-catastrophe, tout particulièrement la série des « AIRPORT » mais lestée par la proximité des évènements relatés.

RAID ENTEBBE (1)

Le casting comprend de grands noms comme Peter Finch dont ce sera la dernière apparition à l’écran, Jack Warden, Yaphet Kotto (excellent en Adi Amin Dada), Martin Balsam, Stephen Macht, Sylvia Sidney, John Saxon, le jeune James Woods et Horst Buchholz dans le rôle du terroriste allemand tenu par Helmut Berger et Klaus Kinski dans les autres films. Sans oublier l’Américain Eddie Constantine incarnant le pilote… français.

Pour tenir le rôle du général Dan Shomron qui mena le raid, Steve McQueen est sollicité, mais finit par décliner. Second choix, Charles Bronson donne son accord, revenant à la télévision après dix années d’absence. Pour lui, c'est l’affaire de quelques jours de tournage, mais auréolé de son image toute récente de ‘vigilante’, il incarne à merveille l’attitude de l’autorité israélienne face aux prises d’otages. S’il n’apparaît pas souvent et n’a guère modifié son aspect physique pour jouer un militaire, sa seule présence ajoute du prestige au film, au même titre que Finch qui venait de rencontrer un grand succès personnel avec le « NETWORK » de Sidney Lumet, qui lui vaudra un Oscar posthume.

« RAID SUR ENTEBBE » légèrement abrégé, connut une sortie en salles dans certains pays, dont la France. Avec Bronson abusivement placé en tête d’affiche, comme il se doit.

 

À NOTER : le film est sorti en DVD aux U.S.A. et dans quelques pays comme l’Allemagne, mais dans des transferts à peine dignes d’une vieille VHS. Une vraie sortie serait bienvenue.

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2 août 2010 1 02 /08 /août /2010 11:31

DONATO (2)« DONATO & DAUGHTER » conçu comme le ‘pilote’ d’une possible série TV dont Dana Delany et Charles Bronson auraient partagé la vedette, en resta au stade de film unitaire à cause de soucis de santé du vieil acteur. C'est le dernier film où il peut encore prétendre au statut d’homme d’action et se montre à peu près crédible en jouant un personnage bien DONATOplus jeune qu'il ne l’est réellement (71 printemps, tout de même !).

Le concept n’est pas mauvais : un sergent de la Crim’ se retrouve sous les ordres de sa propre fille, avec laquelle il est en froid depuis le décès de son jeune frère. D’abord opposés, ils vont peu à peu se rapprocher pendant l’enquête et finalement (non, ce n’est pas un ‘spoiler’ !) se tomber dans les bras. La-dite enquête n’a rien de révolutionnaire : il s’agit de débusquer un serial killer spécialisé dans… les bonnes sœurs !

Tourné de façon parfaitement anonyme par un honnête téléaste, « DONATO & DAUGHTER » utilise bien ses décors, tente d’épaissir les protagonistes au passage et remplit son contrat. C'est un des rares films qui utilise les dons de peintre de Bronson, qu’on voit chez lui devant une toile. Pour le reste, c'est la routine : une ou deux fusillades, des interrogatoires, une co-équipière tuée qu'il faut venger. On a vraiment la sensation que Bronson a déjà joué tout cela plusieurs fois dans sa longue carrière. Et mieux ! Seule nouveauté : on le voit aller prier à l'église après la mort de sa collègue...

Presque absent, visiblement peu motivé, Bronson laisse la vedette à la très belle Delany (« DESPERATE HOUSEWIVES ») qui s’en sort bien. De bons acteurs comme Xander Berkeley (le tueur), Jenette Goldstein (la légendaire Vasquez de « ALIENS, LE RETOUR ») tiennent des rôles substantiels. Succédant à Jill Ireland, la nouvelle fiancée de Bronson, Kim Weeks, apparaît brièvement en épouse de l’égorgeur.

DONATO (1)

En fait, ce qu'il y a de plus notable concernant ce téléfilm, c'est encore son nombre de titres : « DEAD TO RIGHTS » pour son exploitation vidéo aux U.S.A., « UNDER THREAT » en Angleterre, « PUNISHMENT » en Allemagne, « DONATO PÈRE ET FILLE » en France et aussi « FLIC & JUSTICIER » (ben, voyons !) pour la sortie DVD.

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1 août 2010 7 01 /08 /août /2010 11:00

KINJITE (2)« KINJITE – SUJETS TABOUS » est un polar urbain de la Cannon dans lequel Charles Bronson campe un flic de L.A., le lieutenant Crowe (prénom indéterminé), luttant contre les KINJITEtrafiquants de chair humaine, les « macs » et pornographes en tous genres.

Présenté comme un réactionnaire clairement raciste, Crowe comme la plupart des flics campés par Bronson, n’est guèreKINJITE (3) attachant et l’acteur l’incarne avec une évidente mauvaise humeur, assurant tout de même des séquences d’action surprenantes vu son âge. Cherchant probablement à enrichir le personnage, le scénario s’égare dans de curieuses directions, comme le trouble qu’éprouve Crowe devant la puberté de sa propre fille, et qu'il va confesser à un prêtre. Le fait que celui-ci soit joué par Bill McKinney, l’amateur de cochons de « DÉLIVRANCE » ajoute encore à l’étrangeté de la situation !

En fait, comme dans « L’ÉVADÉ » de Tom Gries, le problème vient du fait que le rôle de Bronson est artificiellement mis au premier plan, alors que le vrai protagoniste du film aurait logiquement dû être le business man japonais dont la fille est kidnappée. Cet étranger déraciné à la recherche de son enfant dans les bas-fonds d'une métropole inconnue aurait pu KINJITE (1)donner lieu à un film à la « HARDCORE » de Paul Schrader. Le fait de basculer l’enquête sur un banal flic sorti de n'importe quelle série télé, en désamorce l’essentiel de l’impact.

Retrouvant sa place derrière la caméra, le largement septuagénaire J. Lee-Thompson s’attarde comme souvent sur des détails scabreux, place sa vedette dans des situations inhabituelles, comme lui faire rendre justice à un pervers avec comme arme… un ‘sex-toy’ de belle dimension. L’immonde ‘pimp’ campé par Juan Fernández n’est d'ailleurs pas à la fête, puisqu’au cours de l’action, Bronson l’oblige à avaler sa Rolex et qu’à la fin, il l’accompagne lui-même en prison où il le laisse entre les bras aimants d’un colosse tatoué et déjà énamouré. Cette accumulation de détails sordides, de personnages glauques, de violence gratuite et de bons seconds rôles comme Perry Lopez, Peggy Lipton et Danny Trejo (juste figurant) finissent par rendre « KINJITE » paradoxalement amusant et distrayant. Plus en tout cas que la plupart des efforts communs de Thompson et Bronson des années 80.

KINJITE (4)

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26 juillet 2010 1 26 /07 /juillet /2010 17:58

TELEFON (3)« UN ESPION DE TROP » fut un des derniers soubresauts de la guerre froide dans le cinéma U.S., à la fin des seventies. Écrit par Peter Hyams (qui devait également le réaliser), TELEFON (1)le scénario est ouvertement inspiré de « UN CRIME DANS LATELEFON (2) TÊTE » de John Frankenheimer, en tout cas sur son idée principale : des agents du KGB hypnotisés, infiltrés parmi la population et attendant un signal pour sortir de leur torpeur et détruire des sites stratégiques. « Quel est le plus secret des agents secrets ? » demande le général russe Patrick Magee. « Celui qui ignore qu'il est un agent secret ».

Un dissident (Donald Pleasence en roue-libre) ayant décidé de déclencher la WW3 en « réveillant » des ‘human bombs’, le KGB envoie un colonel arrêter l’engrenage. Un colonel moustachu, un peu trop chevelu joué par Charles Bronson.

Le scénario épisodique, bizarrement construit, multiplie les décors, les évènements, ne fait TELEFONintervenir les protagonistes principaux qu’au bout de vingt minutes. La mise en scène de Don Siegel ne ressemble en rien à ce qu'il a pu faire auparavant : l’emploi des longues focales rend l’image fade et souvent floue. Sa mauvaise entente avec Bronson sur le tournage se ressent un peu dans le film. Livré à lui-même, l’acteur déambule l’air chafouin, perpétuellement excédé, au point qu’on se demande ce que sa co-équipière peut bien lui trouver. Heureusement, Lee Remick assure dans ce rôle d’agent double, tout en humour et en ambiguïté. Elle a quelques répliques vraiment drôles. Mais c'est la jeune Tyle Daly (récemment partenaire d’Eastwood dans « L’INSPECTEUR NE RENONCE JAMAIS ») qui tire laTELEFON (4) couverture à elle dans un rôle périphérique d’informaticienne de la CIA maniant des ordis atrocement obsolètes.

La musique « russe » de Lalo Schifrin est excellente, le rythme plutôt soutenu et l’épilogue drolatique, mais « UN ESPION DE TROP » ne parvient jamais à enthousiasmer vraiment et laisse la sensation d’une commande sans âme dans la carrière de Siegel qui a fait beaucoup mieux.

 

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24 juillet 2010 6 24 /07 /juillet /2010 13:42

10 MIDNIGHT (2)« LE JUSTICIER DE MINUIT » est un polar ‘Cannon’ calqué sur la trame de « L’INSPECTEUR HARRY », dont l’unique originalité est d’avoir fait du serial killer un… 10 MIDNIGHTnudiste convaincu ! C'est dire l’ambition de ce film voyeuriste, alignant les scènes de massacres à l’arme blanche et les plans de jolies filles dénudées totalement10 MIDNIGHT (4) superfétatoires.

Quelques mois après « UN JUSTICIER DANS LA VILLE 2 » où il apparaissait magnifiquement buriné, Charles Bronson très rajeuni, offre un visage lissé et sphérique. Ainsi ravalé, il tient le rôle du lieutenant Kessler, un flic mal embouché sur la piste du tueur qu'il va harceler jusqu'à le pousser à la faute. Si le Harry de Clint Eastwood n’était pétri que de contradictions morales, ce Kessler n’est qu’un flic brutal et déplaisant, n’hésitant pas à falsifier des preuves et déclarant à son jeune et naïf co-équipier : « Oublie ce qui est légal, et fais ce qui est juste ». 10 MIDNIGHT (1)

Il aurait fallu un scénario plus élaboré et pénétrant, pour ouvrir là un débat, car « LE JUSTICIER DE MINUIT » (bravo au passage au bête opportunisme du titre français !) est un pur nanar achevé par un montage « à effets » ridicule et inutile. Bronson s’en sort (à peu près) 10 MIDNIGHT (3)en optant pour la neutralité et en n’apparaissant qu’en pointillés, laissant le plus long temps de présence à l’image aux jeunes Andrew Stevens et Lisa Eilbacher, incarnant sa grande fille. Le tueur naturiste est campé par Gene Davis qui a bien du mérite et aurait sa place dans notre rubrique « IL EST DUR PARFOIS DE GAGNER SA VIE ». On aperçoit quelques seconds rôles sympathiques comme Wilford Brimley, Geoffrey Lewis et même la chanteuse Jeane Manson en prostituée.

Dans la dernière scène (ATTENTION : 10 MIDNIGHTsuiteSPOILER !!!), menotté par la police, le tueur crie à l’adresse de Bronson : « Je suis fou, je ne savais pas ce que je faisais ! On va me soigner et je reviendrai ! Je reviendrai ! ». Bronson lève alors son arme, vise le jeune homme : « Oh, non… Tu ne reviendras pas », dit-il en lui tirant froidement une balle en plein front.

Le message est on ne peut plus clair, la conclusion vaguement nauséabonde, mais le film est tellement mal écrit, qu'il est très difficile de le prendre au sérieux. Ce Kessler n’est qu’une transposition de Paul Kersey (analogie des patronymes) dans les rangs de la police et c'est typiquement le genre de film qui a ruiné la réputation de Bronson dans les années 80, et a commencé à lui aliéner ses fans les plus bienveillants.

Une époque…

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22 juillet 2010 4 22 /07 /juillet /2010 18:47

LOI MURPHY (1)Clairement inspiré du film de Clint Eastwood, « L’ÉPREUVE DE FORCE » (pourtant pas son chef-d’œuvre), « LA LOI DE MURPHY », encore et toujours signé de J. Lee-Thompson, LOI MURPHYest un changement de cap plutôt bienvenu dans la sombre routine de fin de carrière de Charles Bronson alors sousLOI MURPHY (2) contrat à l’année avec la firme Cannon.

Sans être un grand polar – loin de là – c'est un suspense distrayant et honnêtement mené, ce qui pour Thompson est déjà beaucoup. Il offre surtout à l’acteur de 64 ans un rôle différent de sa routine, celui de Jack Murphy un flic au bout du rouleau, cocu et alcoolique, se retrouvant la cible d’une vengeance implacable. Un changement de cap notable, vu le passé de vengeur à temps-plein de Bronson.

LOI MURPHY (3)Celui-ci n’assume pas complètement son personnage. Censé être un pochtron à l’allure négligée, Bronson est toujours vêtu de propre et rasé de près, ce qui tend à rendre son Murphy quelque peu abstrait. On l’aurait aimé plus clochardisé. On a de plus, beaucoup de mal à l’accepter en mari largué et geignard d’une strip-teaseuse. Question de look, mais aussi de 40 ans de carrière difficiles à oblitérer. Certains acteurs ne peuvent pas TOUT jouer.

Le petit « plus » est heureusement offert par la rockeuse Kathleen Wilhoite qui se retrouve enchaînée à lui et forme avec son aîné un tandem détonnant. Coiffée au pétard, ordurière, insolente, elle passe tout le film à bousculer Bronson, à l’injurier. De l’énergie spontanée deLOI MURPHY (4) la jeune comédienne, naît un humour étrangement décalé qui rajeunit l’ensemble et donne tout son sel au film, l’arrachant de temps à autres à l’ornière de la série B routinière.

La serial killeuse est également jouée par une excellente actrice, Carrie Snodgress (en qui on peine à reconnaître la pionnière de « PALE RIDER » !) et on aperçoit le vétéran Lawrence Tierney en ‘privé’ dans une séquence où il finit par avaler du plomb.

Manquant cruellement d’un budget décent ou d’un dialogue suffisamment travaillé, malgré quelques insultes gratinées, « LA LOI DE MURPHY » n’en demeure pas moins une relativement bonne surprise dans la triste filmographie de Bronson des eighties. Précisons bien : relativement !

LOI MURPHY (5) 

À NOTER : l’expression « Murphy’s law » signifie grosso-modo la loi des séries, la poisse. Mais dans la bouche de Bronson, elle se résume à ces quelques mots immortels : « Don’t fuck with Jack Murphy ! ».

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9 juillet 2010 5 09 /07 /juillet /2010 11:21

CHICANOS (1)L’oubli total dans lequel a sombré « CHICANOS : CHASSEUR DE TÊTES », vient très certainement de son catastrophique titre français, bêtement rentre-dedans et série Z, alors que « BORDERLINE » est un film plutôt sérieux et quasi-documentaire dans sa façon d’aborder le problème des clandestins mexicains traversant illégalement la frontière.

Refusant volontairement tout spectaculaire, toute schématisation ou héroïsme bidon, « BORDERLINE » se concentre sur le travail quotidien d’une équipe de flics frontaliers menés par Charles Bronson, que le réalisateur à « débronsonisé » au maximum. Les yeux dissimulés par les larges bords de son chapeau, l’air constamment fatigué, Bronson joue un homme simple, usé par l’ampleur de sa tâche, mais encore capable deCHICANOS compassion. On ne saura rien de la personnalité de ce Jeb Maynard hormis dans le cadre de son job et c'est tout à l’honneur de l’acteur de s’être ainsi fondu dans le cast d’ensemble sans jamais tirer la couverture à lui. Curieusement Jack Nicholson aura à peu près la même démarche dans « POLICE FRONTIÈRE » un film de cette période traitant exactement du même thème. Alors que le meilleur ami de Jeb a été abattu, la vengeance ne sera jamais la motivation première de ce fonctionnaire obstiné mais respectant les règles et les lois.

Dépouillé, filmé « à l’arrache » sans artifice hollywoodien, « BORDERLINE » est une honorable tentative. Bien sûr, l’amateur de polars ‘hard boiled’ et le fan de Bronson en ‘vigilante’ seront cruellement déçus par la platitude (en partie volontaire) du film et la rareté de ses scènes d’action. Il se consolera par contre avec une distribution brillante composée de vétérans croustillants comme Michael Lerner, Bert Remsen ou Wilford Brimley, côtoyant des quasi-débutants comme Bruno Kirby et un jeune Ed Harris inquiétant à souhait en ‘coyote’, un passeur implacable à la gâchette sensible.

« BORDERLINE » est un film mineur mais nullement inintéressant que Bronson traverse avec humilité, de façon presque « oblique ».

CHICANOS (2)

  À NOTER : le film est inédit en zone 1, mais il est trouvable en Angleterre dans une copie correcte mais recadrée en 1.33 :1. Il est sorti en France dans une copie encore moins convaincante, au format respecté mais en 4/3. Un jour, peut-être…

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22 juin 2010 2 22 /06 /juin /2010 08:11

ACT OF VENGEANCEAu beau milieu de sa période ‘Cannon’, alors qu'il enchaînait les nanars policiers sans plus chercher plus loin que le bout de son chèque, Charles Bronson alors âgé de 64 ans, annonce subitement son retour à la TV pour un film intitulé « ACT OF VENGEANCE ». Titre trompeur s’il en fut, et induisant une énième histoire de vigilante, alors qu'il s’agit en ACT OF VENGEANCE (2)fait de la reconstitution des derniers mois de la vie de Jock Yablonski, syndicaliste des mineurs de Pennsylvanie, assassiné en 1969 en même temps que sa femme et sa fille. Un homme que Bronson – ex-mineur lui-même – admirait depuis des années.

Le scénario fut longtemps un projet de William Friedkin pour le cinéma, mais c'est finalement l’anglais John Mackenzie (« DU SANG SUR LA TAMISE ») qui tourna le téléfilm. Le premier rôle « normal » de Bronson depuis un bon moment, qui pour marquer le coup, rasa sa moustache-accessoire, coupa ses cheveux et endossa un rôle de brave et honnête homme qui finira écrabouillé par la machine de corruption dont il fut un rouage inconscient.

Sujet intéressant, cast de premier ordre, star à contremploi, tout semblait réuni pour un film de qualité. « ACT OF VENGEANCE » ne se hisse pourtant jamais au-dessus de sa condition de biopic scolaire, par la faute d’un scénario bancalACT OF VENGEANCE (1) qui s’attarde de façon anormale sur les tueurs ringards et leurs préparatifs ridicules (l’un d’eux tire accidentellement sur sa fiancée, en jouant avec son flingue !), au lieu de développer la personnalité de Jock. Résultat : Bronson apparaît étonnamment peu dans le montage final et c'est d’autant plus regrettable qu'il offre une prestation inattendue et émouvante, annonçant son travail dans « INDIAN RUNNER ». Il forme un couple crédible et touchant avec Ellen Burstyn et affronte en quelques face à faces virils l’imposant Wilford Brimley jouant le pourri en chef. La jeune Ellen Barkin apparaît en allumeuse pousse-au-crime et – surprise – c'est Keanu Reeves qui finit par tuer Bronson dans son lit !

« ACT OF VENGEANCE » sortit en salles en France, avec une affiche trompeuse et un slogan va-t-en-guerre, mais il demeure inédit en DVD. Il serait pourtant intéressant de le revoir aujourd'hui.

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30 mai 2010 7 30 /05 /mai /2010 12:18

TWO twilight zone (1)Bien avant « LA ROUTE » et « LE LIVRE D’ELI », la série TV « THE TWILIGHT ZONE » avait pris pour décor la Terre au lendemain d’une apocalypse atomique. L’épisode « TWO » dure 26 minutes, il a été tourné dans les décors de Hal Roach, promis à la démolition, et ne comprend que deux personnages : un soldat américain (ou tout au moins assimilé comme tel malgré un uniforme étrange) et une combattante russe (le seul mot qu'elle prononce signifie ‘joli’ dans la langue du Dr. Jivago).

Uniques survivants d’un conflit dont on ne sait rien, ils errent dans une ville dévastée, se croisent, s’affrontent, se tolèrent. Alors qu'ils arrivent à presque s’entendre, l’endoctrinement de la fille est si profondément ancré, qu'elle tire sur l'homme. Celui-ci s'éloigne d'elle, mais c'est finalement la jeune femme qui reviendra, portant une robe qu'il lui avait offert. Prêts à devenir – comme le dit Rod Serling lui-même dans la conclusion – de nouveaux Adam et Ève ?

TWO twilight zone

Dépouillé, parfaitement construit, d’une belle économie de moyens, ce court-métrage en noir & blanc en dit aussi long sur la guerre et la hantise de l’Armageddon que n'importe quel grand film de SF.

« TWO » bénéficie de la présence de deux beaux acteurs, à l’aube de leur vedettariat : la jeune Elizabeth Montgomery, qui endosse ce personnage violent et paranoïaque sans la moindre vanité. Crasseuse, le cheveu sale, elle ne décroche pas un sourire jusqu'à la toute fin. Face à elle, Charles Bronson à contremploi, joue un soldat fatigué, écœuré par les combats et la violence en général. Avec un minimum de dialogue (dit par Bronson, une fois n’est pas coutume !), ce petit film quasi-parfait est un des meilleurs épisodes de ce classique de la télévision.

À voir en complément du « SURVIVANT », de son remake « JE SUIS UNE LÉGENDE », de « LA ROUTE », « 2012 » et « LE LIVRE D’ELI », pour un marathon « fin du monde », histoire de se booster le moral.

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19 mai 2010 3 19 /05 /mai /2010 18:46

CHASSE GANG« CHASSE AU GANG » est un film dont la réputation a grandi au fil des années, grâce entre autres à Martin Scorsese et James Ellroy qui ont fréquemment déclaré qu'il comptait parmi leurs films de chevet. CHASSE GANG (1)

Série B ultra-concise, au magnifique noir & blanc contrasté, à l’écriture serrée et efficace, il a vieilli par certains aspects (la description des méthodes « modernes » de la police), mais garde intacte toute sa fascination par son ambiance de ‘film noir’ à couper au couteau.

CHASSE AU GANG (38)Icône du genre depuis « QUAND LA VILLE DORT », Sterling Hayden a un rôle curieusement en retrait de flic hargneux et injuste, mâchouillant un cure-dent. Il laisse la vedette au couple Gene Nelson-Phyllis Kirk, harcelés par deux taulards évadés de prison : Ted De Corsia et le jeune Charles Bronson. En loubard ricanant aux traits simiesques, les biceps gonflés à bloc, ce dernier trouve un de ses premiers rôles importants et en tire le maximum. Quand il tabasse sauvagement une balance dans son cabinet de vétérinaire, il est comme possédé, une sorte de Mr Hyde en blouson de cuir.

On peut d'ailleurs noter que le scénario de « CHASSE AU GANG » a certainement inspiré le roman de Richard Matheson qui a lui-même servi de base au film « DE LA PART DES COPAINS » où le rôle de Gene Nelson était repris par… Charles Bronson !

CHASSE GANG (2)

Dans l’univers décrit par André de Toth, la ville est une jungle sans pitié, les hommes s’y déchirent et s’y trahissent comme des fauves affamés, la femme n’est qu’une proie autour de laquelle rôdent ces prédateurs et la seule issue est… la délation. Car comme nombre de polars de cette période, « CHASSE AU GANG » est sinon une apologie, du moins une réflexion, parfois une justification du mouchardage. Le sympathique héros est montré sous un jour positif, mais d’un autre point de vue, il aurait pu être qualifié de « balance ». Cette ambiguïté née de l’époque à laquelle le film fut produit (le mccarthisme battait son plein) fait tout le prix de cette œuvre sombre et glacée, dont la happy end ne laisse pourtant pas une sensation optimiste.

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