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12 septembre 2009 6 12 /09 /septembre /2009 15:11

Dans le rayon des curiosités en tous genres, la collection « GENERAL ELECTRIC THEATER », a proposé en 1955 au téléspectateur américain, un petit western-comédie de 26 minutes, intitulé « PROSPER’S OLD MOTHER », dont le casting vaut la peine qu’on s’y attarde un instant : un mineur (Ronald Reagan) qui s’ennuie au saloon avec ses collègues (Dabbs Greer, Edgard Buchanan, Charles Bronson) et le barman (John Doucette), décide d’aller en ville chercher une… maman. Il engage donc une vieille dame, pour jouer ce rôle, et apporter une présence féminine au village. Seulement voilà, la « maman » (Ethel Barrymore) se révèle être une solide buveuse, et surtout une arnaqueuse de première classe, qui ruine tout le monde au poker.

C'est gentillet et relativement caustique, par instants, il y a quelques bagarres de saloon bien réglées, où le futur président des U.S.A. met Bronson KO, les mimiques de la mamie de Drew Barrymore sont amusantes, et le tout se laisse regarder avec nostalgie.

« PROSPER’S OLD MOTHER » a été édité en DVD chez « Critic’s Choice », en supplément de « THIS IS THE ARMY », également interprété par Reagan, et trouvable en zone 1.

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7 août 2009 5 07 /08 /août /2009 17:28

Si Charles Bronson – alors crédité Buchinski – a fait une apparition en 1949 à New York dans une « dramatique » aux côtés de Yul Brynner, il a fait ses vrais débuts à la télévision sur la Côte Ouest dans la série familiale « THE ROY ROGERS SHOW », un petit western de 26 minutes dont le protagoniste était un célèbre cowboy chantant, déjà héros de serials et films de série B aux côtés de sa femme Dale Evans, de son cheval Trigger et de son chien.

Dans « THE KNOCKOUT », Bronson joue un boxeur un rien benêt, embringué avec une bande de malfrats à la recherche d’un magot enfoui sur le ranch de Roy. Inquiète pour son petit-fils, sa mamie va demander à notre valeureux héros de sortir le chenapan de ce mauvais pas. L’épisode permet de voir Bronson sur un ring, prendre une raclée de la part de Roy Rogers et surtout d’apprécier les scènes entre le futur « justicier » et sa charmante grand-mère à la voix chevrotante. Bronson a également un combat « comique » sur le ring avec le faire-valoir de Roy Rogers.

Apparaissant au générique sous le nom de « Chas. Buchinski », Bronson joue donc Willie « Killer » Conley et exhibe sa musculature hypertrophiée avec bonne humeur. Il vaut qu’on voie ce minuscule téléfilm désuet et bien-pensant. Car fort heureusement, grâce à mamie, les gangsters seront arrêtés et Bronson sera remis sur le droit chemin. On aperçoit dans le rôle d’un des vilains, un certain Leo Penn qui deviendra réalisateur et surtout connu pour être le père d’un prénommé Sean. Ce même Sean qui dirigera Bronson dans son premier long-métrage en tant que réalisateur...

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3 août 2009 1 03 /08 /août /2009 09:30

À l’âge de 34 ans, Charles Bronson est apparu dans « THE KILLER », un des premiers épisodes de la looooongue série « GUNSMOKE » dans lequel il trouve un des pires rôles de « villains » de toute sa carrière sous la direction de l'Anglais Robert Stevenson, futur pilier des studios Disney.

Crego est une pure vermine, une sorte de vagabond qui arpente l'Ouest en quête de proies. Son truc ? Provoquer des inconnus et les forcer à dégainer les premiers, pour pouvoir les tuer en toute impunité. Lâche et sournois, Crego débarque dans la petite ville du shérif Matt Dillon (James Arness) et s’en prend aussitôt à un jeune et paisible cowboy de passage. Malgré les avertissements de Dillon, Crego finira par l’abattre dans la grand-rue en pleine nuit. Quand il s’attaque à la (quasi) fiancée du shérif c’en est trop ! C'est au tour de Dillon d’aller provoquer Crego pour l’obliger à dégainer le premier. Ce qu'il fera d'ailleurs, mais en essayant de tirer dans le dos de notre héros.

« THE KILLER » est un excellent épisode d’une tension extrême, essentiellement due à la prestation de Bronson qui joue ce voyou psychopathe avec un réalisme dérangeant. Passant de la menace à la fausse sympathie, Bronson crée une sorte de prédateur, un sociopathe total dont la seule jouissance dans la vie, est de tuer. Des innocents, de préférence. Il faut l’avoir vu se défiler piteusement devant Dillon, ce qu’on peut d'ailleurs aisément comprendre vu la différence de taille !

Charles Bronson n’a finalement pas joué autant de « méchants » que cela, même à ses débuts, mais Crego est vraiment un des plus odieux, et l’approche réaliste du jeu de Bronson lui donne un relief exceptionnel.

Éditée régulièrement en zone 1 aux U.S.A., « GUNSMOKE » dura… vingt saisons ! Espérons qu’un jour, elle sortira en France.

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25 juillet 2009 6 25 /07 /juillet /2009 15:55

BULL WESTEn 1971 sortit en France un nouveau western avec Charles Bronson en vedette. L’acteur était alors au faîte de sa popularité européenne et d’aucuns s’étonnèrent que « LE SOLITAIRE DE L’OUEST » n’ait été annoncé nulle part. L’affiche représentait un Bronson étonnamment glabre en seconde place au générique derrière… Lee J. Cobb, pourtant peu accoutumé à figurer en vedette. BULL WEST (1)

Un examen plus approfondi permit de découvrir dans la distribution, des comédiens récurrents de la série « LE VIRGINIEN », comme James Drury ou Doug McClure. En fait, « LE SOLITAIRE DE L’OUEST » est un montage de deux épisodes de cette série des années 60 : le premier date de 1963 et s’avère être un remake de « L'HOMME QUI N’A PAS D’ÉTOILE » de King Vidor, avec Brian Keith dans le rôle créé par Kirk Douglas. L’autre date de ’65 et propose Bronson, George Kennedy et Lois Nettleton en guest stars. Les deux histoires n’ont évidemment rien à voir l’une avec l’autre, mais une équipe de monteurs sans complexe les a « mixées » pour n’en faire qu’une. Le résultat ressemble vaguement à un film et quelques coups de ciseaux plus ou moins adroits ont même permis aux personnages des deux épisodes de se croiser brièvement.

Pour Bronson, l’exploitation commerciale de ce téléfilm n’est pas des plus heureuses, puisqu’il y joue un petit rancher alcoolique poursuivi par la malchance, un raté déversant son agressivité et sa frustration sur sa famille. Pas vraiment glamour !

BULL WEST (2)

L’acteur a une ou deux bonnes séquences dont celle où ivre-mort, il s'apprête à fouetter son fils et celle où il se fait casser la figure par Kennedy dans un saloon, mais c'est à réserver au fan peu regardant. Et on préfèrerait voir l'épisode dans son entier sans le montage parallèle avec l'autre film, beaucoup trop parasite... 

Le film (si on peut dire) sortit dans les pays anglophones sous le titre « THE BULL OF THE WEST », en Belgique il s’intitulait plus franchement « LE SANGUINAIRE DE L’OUEST ». Il fut exploité par la firme CIC et a connu plusieurs sorties en VHS aux U.S.A. sous le titre « HOT LEAD » (« plomb chaud » !). On peut le trouver en DVD en Allemagne intitulé « DER EINSAME », sous une jaquette croustillante et dans une excellente copie au... Danemark.

Une véritable curiosité pour amateurs de faux films improbables.

BULL WESTsuite

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21 juillet 2009 2 21 /07 /juillet /2009 19:11

Réclamé par Charles Bronson qui n’arrivait pas à se décider pour un réalisateur italien, John Sturges commença « CHINO » à Almeria en 1973 avant de déclarer forfait pour cause de maladie. Il fut remplacé par le producteur Diulio Coletti qui assura l’essentiel de la mise en scène, même si Sturges est souvent crédité seul au générique. Celui-ci ne fut d'ailleurs pas le seul à déserter, puisque Lino Ventura qui devait jouer Maral, partit également, jugeant son rôle trop en retrait.

« CHINO » fait partie de ces projets mal emmanchés qui ne donnent souvent que des résultats désastreux. C'est pourtant loin d’être un mauvais film et même s’il fut négligé à sa sortie et qu'il est rarement mentionné par les amateurs de westerns, c'est un film tout à fait estimable, d’une douceur surprenante, d’une maturité inattendue dans un film italo-français avec Bronson et madame en vedettes.

Éleveur de mustangs, le métis Chino Valdez est un des personnages les plus subtils incarnés par l’acteur américain. Solitaire et taiseux, couturé de cicatrices, Chino vit éloigné de la ville et préfère manifestement les animaux aux humains. Quand le jeune fugueur débarque chez lui, il accepte pourtant de l’héberger, et une belle amitié va se développer entre l’ado sensible et le bourru. Les choses se gâteront avec l’arrivée du rancher Maral et surtout de sa sœur Catherine, dont Chino va tomber amoureux.

Alors qu’on s’attend à un final en revanche explosive de la part de notre héros humilié par l'homme blanc, « CHINO » propose une conclusion totalement inédite : submergé par le nombre, Chino brûle sa maison, rend sa liberté à ses chevaux et s'en va, vaincu mais indompté vers le soleil couchant, sous l’œil embué du gamin.

C'est le français Marcel Bozzuffi, excellent comédien révélé par « FRENCH CONNECTION » (et qui doubla souvent Bronson dans les v.f. de ses films !), qui joue Maral, avec toute la dureté dont il était capable. Jill Ireland fait ce qu'elle peut, mais a du mal à exister dans un rôle bêtement décoratif. La scène où Bronson la séduit après avoir vu la saillie d’un étalon, fut citée dans toutes les critiques de l’époque pour son audace.

« CHINO » manque visiblement de moyens, les seconds rôles locaux ou italiens sont faibles, les décors tristounets, mais la musique des inégaux frères De Angelis est une de leurs plus réussies et quelques séquences ne manquent pas d’humour, comme celle où Catherine surprend Chino dans son bain, se grattant contre un mur tel un mustang. Mais la tonalité est triste, nostalgique même et c'est tout à l’honneur de Charles Bronson d’avoir pris le contre-pied de son emploi habituel, pour composer un personnage faillible, sentimental et vulnérable.
 

 

À NOTER : jamais édité en DVD en France, « CHINO » est sorti d’innombrables fois aux U.S.A. dans des copies infâmes, floues et inaudibles. La copie à se procurer est l’Anglaise, en tous points satisfaisante.

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18 juillet 2009 6 18 /07 /juillet /2009 12:09

« THE OUTLAW » est un des premiers épisodes de la série TV « HAVE GUN – WILL TRAVEL », réalisé par Andrew V. McLaglen. C'est aussi un des cinq épisodes dont Charles Bronson fut la « guest star », et c'est un des plus populaires, car il présente un des duels les plus originaux vu de mémoire de cowboy.

Bronson joue Manfred Holt, un hors-la-loi évadé du pénitencier, qui rêve de voir son fils pour la première fois, avant d’être pendu. Lancé à sa poursuite, Paladin (Richard Boone) finit par le capturer. Mais Holt le supplie de le laisser voir son enfant, avant de le ramener en prison. Ému, Paladin accepte, et pendant le trajet vers la maison de Holt, se noue une curieuse camaraderie entre les deux hommes. Fruste et inculte, Holt ne sait résoudre ses problèmes qu’à coups de revolver, ainsi que le lui a appris son père. Pour lui, celui qui refuse la violence n’est qu’un lâche qui ne mérite pas de vivre. À côté de cela, Holt se montre loyal et attachant. Un vrai cas social, pas si éloigné des « sauvageons » des grandes villes d’aujourd'hui.

Quand enfin il a retrouvé sa femme, et tenu son bébé dans ses bras, le hors-la-loi refuse de suivre Paladin. La seule issue : le duel. Les deux hommes se font face devant la maison, Holt fume un cigare pour fêter la naissance de son bébé, et ils attendent que la première goutte d’un robinet tombe, pour dégainer. La série ayant duré encore quelques années, on se doute du résultat du duel, mais la fin est amère, car Paladin aimait bien ce drôle de type, qui avait la violence dans le sang.

« THE OUTLAW » est un excellent western, même s’il ne dure que 26 petites minutes. Il oppose deux grandes figures du genre, dans des rôles à leur mesure, et ce « duel au robinet » est une des séquences les plus mémorables de toute la série.

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15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 07:46

À sa sortie, « LE BISON BLANC », grosse production de Dino de Laurentiis, fut lancé comme un blockbuster. Le scénario était tiré d’un roman qui évoquait clairement le « MOBY DICK » de Melville, transposé au Far West, et le casting de Charles Bronson dans le rôle de « Wild » Bill Hickcok avait de quoi intriguer. Hélas ! Réalisé par l’Anglais J. Lee-Thompson qui entamait là sa longue descente dans les profondeurs du nanar, « LE BISON BLANC » fut une cruelle déception et marqua la fin des « années superstar » de Bronson, qui ne régna que deux ans aux U.S.A.

Le film souffre d’un vice de forme irréparable. Censé être rongé par la syphilis, Hickcok rêve toutes les nuits d’un gigantesque bison blanc qui fonce droit sur lui. Ce même bison, qui existe réellement, a détruit un village et piétiné le fils du chef Sitting Bull, qui le traque inlassablement. Les deux hommes vont se retrouver, alliés puis rivaux, face au monstre. Ce monstre, qui est donc le cœur même du film, et aurait dû faire hurler de terreur dans les salles. Si quelqu’un hurla, ce fut plutôt de rire…

Conçu par Carlo « E.T. » Rambaldi, le bison n’est qu’une énorme marionnette montée sur rails, qui avance selon un mouvement de balancier et auquel on a collé un mugissement d’éléphant enroué. À la base, un bison – blanc ou pas – ne fera jamais aussi peur qu’un requin, mais si en plus, il ressemble à… cela, il n’y a plus de film. C'est dommage, car quelques éléments laissent entrevoir ce que « LE BISON BLANC » aurait pu être : les paysages enneigés, les montagnes d’ossements de bison longeant la voie ferrée, et stigmatisant la fin du peuple Indien, la déco des saloons, annonçant le réalisme de la série « DEADWOOD », et le défilé d’acteurs connus dans des rôles minuscules (John Carradine, Stuart Whitman, Slim Pickens, Clint Walker,Ed Lauter, qui sont passés en voisins). Mais rien n’y fait, quelque chose est biaisé dans le film, et celui-ci ne s’en relève jamais. D’autant que Bronson étrangement peu concerné, offre une prestation oblique, presque absente, et qu'il est bien trop âgé pour incarner « Wild » Bill, qui mourut à 37 ans. Il se laisse voler la vedette par le « native » Will Sampson, révélé l’année précédente par « VOL AU-DESSUS D’UN NID DE COUCOU », et même Jack Warden, amusant en vieux trappeur borgne au langage coloré. Kim Novak ex-égérie des fifties, apparaît brièvement en maquerelle accueillante.

« LE BISON BLANC » n’est pas à la hauteur de son thème magnifique, et Thompson dont les meilleurs films dataient déjà d’une bonne dizaine d’années, n’était pas l'homme de la situation. Seules quelques images surnagent, comme ce décor de studio, où a lieu l’affrontement final entre les hommes et la bête, sorte de scène de théâtre irréelle, qui semble sortie d’un mauvais rêve (c'est d'ailleurs le cas, en l’occurrence !), mais le ridicule l’emporte trop souvent, et la patine du temps n’a pas bénéficié à ce film, qui fit beaucoup de mal à la carrière de Charles Bronson, et même au western au général, à une période où il n’allait déjà pas très bien. « LE BISON BLANC » n’est pas un « grand film malade », selon la définition de Truffaut. Juste un film raté.
BISON BLANCsuite

A NOTER : Après des années d'invisibilité, le film est récemment sorti en zone 2, mais demeure inédit en zone 1.


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14 juillet 2009 2 14 /07 /juillet /2009 08:41

« LES COLLINES DE LA TERREUR », tourné à Almeria, fait partie de cette vague de westerns européens qui a déferlé à cette période et qui semblaient tous bâtis sur le même schéma commercial : chasse à l'homme, ultra-violence, sexe explicite et cynisme hérité du western italien. Parmi ces films, on pourra retenir « LES CHAROGNARDS », « DU SANG DANS LA POUSSIÈRE », « LA POURSUITE SAUVAGE », et « L'HOMME DE LA LOI » du même réalisateur, le britannique Michael Winner.

« LES COLLINES DE LA TERREUR » fut monté pour profiter du succès européen de Charles Bronson, déjà vieux routier des tournages en Espagne et qui incarne ici un métis Apache traqué par une milice après avoir abattu un shérif en état de légitime défense. Ces hommes, des racistes, des anciens soldats assoiffés de sang, des violeurs primaires, ou simplement d’honnêtes fermiers embarqués malgré eux, vont commettre l’erreur fatale de s’attaquer à la famille de l’Indien et déclencher ainsi un véritable carnage dont personne ne sortira vivant.

Si Bronson apparaît en tête d’affiche, la particularité du film est que son « héros » est pratiquement absent de l’action. Fondu à la nature tel un puma dangereux, Charles Bronson fait quelques apparitions sporadiques, le temps de contempler ses poursuivants de son regard froid ou de porter des coups mortels.
LES-COLLINES-DE-LA-TERREUR--41-.jpg
Mais la plupart des attaques se font hors du champ de la caméra. De fait, Pardon Chato (joli patronyme, by the way !), en acquiert une aura quasi-surnaturelle et devient une sorte d’émanation vengeresse du désert lui-même. Le rôle sied parfaitement à la personnalité taciturne de Bronson et à son physique musculeux. L’acteur n’a que deux ou trois répliques, plus quelques unes en dialecte Apache et passe le reste du film accroupi dans la rocaille, sa pétoire à la main.
  Autour de lui, Winner a réuni la fine fleur des vétérans U.S. du second rôle : en tête, Jack Palance, légèrement vieilli qui incarne un ancien officier confédéré aimant à radoter sur la guerre et les « peaux rouges ». Un personnage surprenant dans la carrière du comédien puisque plutôt sympathique, voire émouvant. Le vrai « méchant » est campé par Simon Oakland, brute épaisse haineuse. On trouve également le versatile Richard Basehart, James Whitmore et le jeune Richard Jordan, déjà présent dans « L'HOMME DE LA LOI ». C'est d'ailleurs à lui, que Chato réserve le châtiment le plus épouvantable.

« LES COLLINES DE LA TERREUR » est un film âpre et peu attractif, car peuplé de personnages odieux ou franchement répugnants. Le scénario est totalement linéaire, ne propose aucun échappatoire : le désert, la violence et la mort qui frappe régulièrement, jusqu'au dernier. Pourtant, malgré la réalisation toujours un peu racoleuse et pataude de Winner, le film crée une fascination indéniable, due en grande partie à la musique de Jerry Fielding qui accentue l’aspect fantomatique et irréel de cette « balade sauvage », dont la seule issue est la mort violente. Et le dernier plan, un mouvement de grue sur le désert, ressemble à une « fin ouverte », mais clôt pourtant l’aventure de façon implacable. À ce stade, Chato n’a plus besoin de couteau ou de fusil : son arme devient la nature. Et le titre original « CHATO’S LAND » prend alors tout son sens.

Pas tout à fait un grand western, mais comme souvent dans son étrange parcours, Michael Winner est passé tout près.
LES COLLINES DE LA TERREUR suite 

 

À NOTER : comme pour « L'HOMME DE LA LOI », le DVD zone 1 présente la version U.S. du film, avec le viol filmé de façon plus elliptique, alors que le zone 2 disponible en France, est la version intégrale, avec plus de nudité et de plans « gore ». Le film trouve sa véritable identité dans la seconde.

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9 juillet 2009 4 09 /07 /juillet /2009 07:19

« LE CAVALIER TRAQUÉ » est un étonnant petit western tourné deux ans après « LE TRAIN SIFFLERA TROIS FOIS » auquel il emprunte des éléments narratifs tout particulièrement dans la façon quelque peu misanthrope de décrire les habitants d’une petite ville de l'Ouest, une bande de couards influençables, prêts à lyncher n'importe qui sans la moindre preuve. Face à eux, Randolph Scott plus tout jeune, assiégé, qui tente d’empêcher un hold-up ingénieusement imaginé par une bande de hors-la-loi qui sont de vieux ennemis à lui.

Le film démarre en extérieurs avec diligence, poursuite, fusillade, puis se confine rapidement dans le décor de la ville. La voix « off » de Scott utilisée comme dans un film noir, ajoute de l’ironie et une amorce de second degré. André de Toth se délecte visiblement à charger ses personnages secondaires, du shérif ventripotent et peu héroïque qui n'aime pas perturber sa digestion, au notable à moitié gâteux sorti d'un album de "LUCKY LUKE", en passant par les prostituées (pardon... entraîneuses !) profitant de l’agitation pour tapiner, nul n’est épargné. Tous dans le même sac !

C'est rapide, bien filmé, le TechniColor est rutilant à souhait, et le plaisir vient des seconds rôles, tout particulièrement Charles Buchinsky, jeune acteur de 32 ans jouant ici Pinto le bras-droit du chef de bande qui rêve de se venger de Randolph Scott. Vicieux, sournois, Pinto ne cesse de remonter les villageois, de les pousser au lynchage, pendant que dans leur dos s’organise l’attaque de banque. En sympathique cocher qui mord rapidement la poussière, Paul Picerni futur pilier de la série TV « LES INCORRUPTIBLES », ne fait que passer et l’ex-athlète Wayne Morris est amusant dans le rôle du prudent shérif.

« LE CAVALIER TRAQUÉ » n’est certes pas un chef-d’œuvre du western mais son ton semi-satirique peut être perçu comme un clin d’œil moqueur aux films récemment sortis à l’époque, même si Randolph Scott joue tout cela avec son habituel masque impassible et son chapeau vissé sur le crâne.
LE CAVALIER TRAQUE suite 

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2 juillet 2009 4 02 /07 /juillet /2009 17:50

Petit, Jubal Troop a failli se noyer sous les yeux de sa mère. Celle-ci n’a jamais voulu de lui et n’a donc pas levé le petit doigt pour l’aider. Alors qu'il allait sombrer, son père a sauté à l’eau, mais à ce moment-là un bateau est passé et l’hélice a broyé le pauvre homme, qui a tout de même réussi à sauver Jubal. Voilà donc le "bagage" que doit trimballer ce héros de western torturé et poissard ! Bien sûr, on imagine une sorte de James Dean dans le rôle, mais pas du tout ! C'est le quadra Glenn Ford qui incarne Jubal et cela fausse évidemment tout le film et surtout ses relations avec Ernest Borgnine, qu'il a choisi pour nouveau père, et qui n’a pas l’air beaucoup plus vieux que lui. 

"L'HOMME DE NULLE PART", vaguement inspiré de « OTHELLO », n’est pas le meilleur film de Delmer Daves. On sent le réalisateur appliqué à faire dans le « western psychologique », même si ce n’est manifestement pas sa tasse de thé. Pour sa peine, il engage Rod Steiger, insupportable cabotin, véritable « bande-démo » ambulante de la Méthode de Lee Strasberg, qui joue ici le méchant, un cowboy porcin et libidineux (qui en plus, se nomme "Pinky" !), tellement présent qu'il finit par vampiriser tout le film.

Le récemment oscarisé Ernest Borgnine s’amuse à composer un « beauf » rigolard. Ses scènes avec sa femme écœurée par ses manières de macho, sont excellentes. Parmi les seconds rôles, Charles Bronson joue le faire-valoir de Jubal, un vagabond qui lui sauve la vie par deux fois grâce à un numéro de lancer de revolver qu'il a appris avec Jesse James en personne. On reconnaît également Jack Elam, Noah Beery, Jr. et la ravissante Felicia Farr. Mais vraiment, le casting de Glenn Ford dans ce rôle de « rebel without a cause » qui aurait bien besoin de quelques séances chez le psy, est la faute majeure de « L'HOMME DE NULLE PART », qui a du mal à s’en remettre et ne décolle jamais vraiment.

Restent quelques paysages grandioses filmés en CinémaScope glorieux, une photo étonnamment sombre et contrastée façon « film noir » dans les intérieurs et hélas, quelques séquences filmées en studio sur fond de transparences, assez vilaines.

 

À NOTER : Rod Steiger et Ernest Borgnine, deux comédiens également corpulents, ont tous deux joué le rôle du vieux garçon « MARTY », écrit par Paddy Chayefsky : le premier a créé le rôle à la TV, et le second au cinéma, un travail qui lui valut son Oscar.

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