Il y a eu « LA FIANCÉE DE FRANKENSTEIN ». Ce film aurait pu s’intituler « LA FIANCÉE DE NORMAN BATES ». Car huit ans après le classique de Hitchcock et bien avant ses sequels officielles, Anthony Perkins joue quasiment le même rôle que dans « PSYCHOSE » : un aimable psychopathe relâché d’HP où il croupissait depuis dix ans.
Seulement « PRETTY POISON » n’est pas un film sur les méfaits du garçon, car il se révèle en fait n’être qu’un mythomane inoffensif. Il se trouve qu'il rencontre une jeune fille ‘All American’ blonde et pure, qui entre instantanément dans ses délires d’agent de la CIA en mission et assume peu à peu son vrai visage de prédatrice sans pitié. Comme un bâton de dynamite qui n’attendait qu’une allumette…
Le scénario démarre doucement, prend peut-être un peu trop son temps pour établir les décors, le passé du personnage, sa rencontre avec la jolie Sue Ann, mais quand il décolle enfin, on assiste à un des meurtres les plus choquants accomplis par une femme à l’écran : Tuesday Weld dans sa belle jupe plissée, assise sur la tête d’un homme agonisant dans une rivière, pour finir de le noyer. Le tout avec un sourire d’ange ! C'est probablement le rôle le plus marquant de cette comédienne sous-estimée, qui parvient à éclipser Perkins à mesure que le film avance et à le faire passer pour un enfant de chœur.
La principale qualité de « PRETTY POISON » est de ne jamais aller où on l’attend, de présenter des protagonistes imprévisibles, monstrueux et attachants. Il fait parfois penser à « LA BALADE SAUVAGE ». Bref, un bon thriller psychologique et une Tuesday Weld idéalement utilisée.
À NOTER : le film est sorti en Allemagne (en 16/9 et en v.o. mais sans sous-titres) sous le titre « DER ENGEL MIT DER MÖRDERHAND ».