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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 05:59

BLOODBROS (1)Inspiré d'un roman de Richard Price, « LES CHAÎNES DU SANG » s’inscrit bien dans la filmographie éclectique mais cohérente de Robert Mulligan, qui traite une fois encore de l’enfance malmenée et de l’incommunicabilité. Situé dans le quartier italo de New York, le film suit le destin d’un jeune homme obligé de rompre avec sa famille adorée mais destructrice pour pouvoirBLOODBROS avancer dans la vie.

Le scénario bâti en chronique ultra-réaliste progresse de crises d’hystérie en soûleries « viriles » et décrit sans complaisance ce monde de machos braillards mais fondamentalement intolérants et primaires. Quel dommage alors que le rôle central soit tenu par Richard Gere, qui se croit obligé de se balader torse-nu (ou en chemise grande ouverte ou en T-shirt trempé de sueur) une scène sur deux, d’exposer son bronzage hors-sujet et d’adopter un style de jeu calqué sur les Brando et James Dean d’antan. C'était un rôle en or dont il ne fait pas grand-chose. Heureusement, Mulligan a réuni autour de lui un cast éblouissant : Tony Lo Bianco dans le rôle de sa vie, superbe en père soupe-au-lait et borné, BLOODBROS (2)façonné par son milieu jusqu'à en devenir odieux. Paul Sorvino, lui aussi parfait en oncle tonitruant mais sensible. Mais c'est Lelia Goldoni qui vole la vedette à tout le monde, dans un personnage de « desperate housewife » maniaco-dépressive constamment au bord de la crise de nerfs. La séquence où elle tétanise son plus jeune fils en s’arrachant littéralement les cheveux, fait froid dans le dos. Parmi les petits rôles, Robert Englund et Danny Aiello en contremaître.

Très handicapé par son acteur principal donc, « LES CHAÎNES DU SANG » ne parvient jamais à décoller vraiment et son esthétique rappelle les nanars de Travolta des seventies. Il n’en reste pas moins que la réelle sensibilité du réalisateur parvient tout de même à traverser l’écran à plus d’une reprise.

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30 mai 2013 4 30 /05 /mai /2013 06:32

« POINT OF ENTRY » est un épisode de la série « STONEY BURKE » situé à la frontière mexicaine où notre héros et sa petite troupe vont disputer un rodéo.STONEY smith (1)

Là-bas, Jack Lord rencontre une mystérieuse Autrichienne un peu paumée, campée par Antoinette Bower qui l’entraîne dans une sombre histoire d’assassinat au fusil à lunette. Deux flics, un mexicain (Cesare Danova) et un ‘gringo’ (William Smith) croient d’abord à un crime politique, mais une fois le tireur capturé, il s’avère que ce n’est finalement qu’une histoire de cœur qui a mal tourné. Et le pauvre ‘Stoney’ retournera à ses chevaux avec du vague à l’âme.

On sent que les auteurs ont eu du mal à intégrer le héros récurrent dans cette histoire tirée par les cheveux. D'ailleurs, Lord est surtout témoin passif et semble se demander ce qu'il fait là. Son acolyte Warren Oates ne fait que passer avec un sombrero ridicule sur la tête. L’intérêt principal de l’épisode réside dans le tandem de policiers : Danova en capitaine élégant et ironique et Smith en jeunot fonceur et pas commode. Stefan Gierasch est intrigant en ‘hitman’ accro au tabac.

Par ailleurs, les extérieurs frontaliers et la photo font parfois penser à l’ambiance de « LA SOIF DU MAL » de Welles… Bonne référence !

STONEY smith

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30 mai 2013 4 30 /05 /mai /2013 05:57

Clint Walker est à l’honneur ces dernières semaines sur « WWW » au travers de sa grande série western « CHEYENNE » et de ses films en vedette sous la direction de Gordon Douglas.

Ce géant calme et charismatique s’est retiré discrètement et sa dernière apparition est… vocale, puisqu’il prêta sa voix à « SMALL SOLDIERS » en 1998, rejoignant quelques-uns de ses acolytes des « 12 SALOPARDS ».

Aujourd'hui, il fête ses 86 ans. Happy birthday, Clint.

WALKER

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29 mai 2013 3 29 /05 /mai /2013 06:25

3 VISAGES (1)À l’instar de son cadet Dario Argento, Mario Bava est un réalisateur formaliste adulé des cinéphiles du monde entier pour quelques classiques de l’horreur. « LES TROIS VISAGES DE LA PEUR » est un film à sketches – trois, pour être précis – qui ressemble à un menu de restaurant italien : on a d’abord droit à une entrée légère avec « LE TÉLÉPHONE ». Bâti sur une seule et maigre idée, le court-métrage montre la pulpeuse Michèle Mercier3 VISAGES harcelée au téléphone (d’où le titre !) par un ex à elle qui vient de s’évader de prison. À moins qu'il ne s’agisse de son ex-amante qui se ferait passer pour… Bref ! Le scénario n’a que peu d’importance. La photo est très belle, les mouvements de caméra sont sensuels et évocateurs et les actrices bien mises en valeur.

« LES WURDULAKS » est le plat principal. Dans une atmosphère à la Bram Stoker, Bava invente ici une famille de zombies-vampires et un voyageur qui s'arrête dans leur demeure. Là encore, le scénario est si mince qu'il apparaît vite qu'il n’est que prétexte à belles images et à magnifiques décors de studio. Là, on est vraiment gâté. Les plans de paysages embrumés, de forêts 3 VISAGES (2)verglacées, les visages déformés par les ombres, tout est là pour créer un mini-film inconsistant mais tellement beau à regarder qu’on en oublie de sentir le temps long. Enfin – jusqu'à la fin qui tire franchement en longueur. Boris Karloff s’amuse comme un fou de ce rôle de patriarche zombifié à perruque frisée.

Le dessert s’intitule « LA GOUTTE D’EAU » et ne s’attarde pas trop longtemps sur la dernière nuit d’une infirmière qui dérobe la bague d’un cadavre et se voit poursuivie par son fantôme. Là encore, cela aurait pu tenir en cinq minutes et cela en dure le triple.

Œuvre d’esthète manifestement peu concerné par ce qu'il raconte, « LES TROIS VISAGES DE LA PEUR » procure le même plaisir fugace que la lecture des vieilles BD de « CREEPY » et « EERIE » auxquelles il fait énormément penser. À noter un épilogue présenté par Karloff (à l’instar du court prologue), montrant avec beaucoup d’humour l’envers du décor. Jolie mise en abyme qui vient enfoncer le clou : tout cela n’est que du cinéma et rien que du cinéma.

 

À NOTER : la splendide réédition anglaise chez « ARROW » qui propose la version italienne du film ainsi que son remontage U.S. intitulé « BLACK SABBATH » en Blu-ray et en DVD. Un vrai travail d’orfèvre.

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29 mai 2013 3 29 /05 /mai /2013 05:57

Jour de ‘coming out’ aujourd'hui, pour « WWW » ! Après avoir avoué sa désillusion sur l’œuvre de Clint Eastwood et Woody Allen, deux ex-icônes apparemment indéboulonnables, après avoir admis son incapacité à admirer Dario Argento, votre ami FJW avoue maintenant qu'il n’a jamais été un grand fan d’Otto Preminger. Oui, c'est terrible… À une ou deuxAMBRE exceptions près, votre serviteur a même toujours eu beaucoup de mal à terminer un film de l’irascible teuton. Honte à lui…

« AMBRE » ne fait clairement pas partie de ces exceptions. Produit pour glaner le public de « AUTANT EN EMPORTE LE VENT » en calquant plus ou moins son héroïne sur ‘Scarlett O’Hara’, transposée dans l’Angleterre de Charles II, ce gros pensum historique au rythme funéraire et à la photo charbonneuse s’avère d’un colossal ennui. Cela plaira sans doute aux amoureux d’Angélique Marquise des Anges, puisqu’en deux heures et quelques, le scénario semble contenir en germe toutes les aventures à venir de notre Michèle Mercier nationale.

Empesé et elliptique, « AMBRE » pâtit en outre d’un casting faiblard, avec la douce et jolie Linda Darnell qui manque clairement de la « petite flamme » qui en aurait fait une icône du mélo. Même chose pour Cornel Wilde, raide et lointain qui n’a rien, mais vraiment rien du panache d’un Errol Flynn ou même d’un Gable. De bons seconds rôles comme John Russell en bandit des grands chemins, George Sanders en monarque hautain ou Jessica Tandy en femme de chambre, ne peuvent pas grand-chose pour animer tout cela.

Les lectrices de la collection « Harlequin » et les thuriféraires de Herr Preminger trouveront certainement leur compte dans ce film grassouillet et sans grâce. Pour « WWW », c'est un amer constat : vaincu et honteux, il a vu le dernier tiers en accéléré !

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28 mai 2013 2 28 /05 /mai /2013 06:45

Qu'il est beau, ce film. Et qu'il est dur ! Et qu'il est drôle… Et qu'il est… italien. « UNE VIE DIFFICILE » embrasse toute une période de mutation de l’Histoire de son pays, depuis la fin de la WW2 jusqu'aux sixties à travers la destinée dérisoire d’un petit journaliste idéaliste et incorruptible, dont la grandeur d’âme n’apporte finalement que le malheur autour de lui.

Si la première heure mélange petite et grande histoire dans un même mouvement ample et généreux, la seconde se concentre sur le personnage d’Alberto Sordi et sa lente déchéance,VITA culminant lors d’une éprouvante séance d’ivresse et d’humiliation publique, puis – pire encore – par le renoncement à ses idées et à son combat. Heureusement, même si on sent que Dino Risi fait une petite concession au public, il se rachètera in extremis par une baffe mémorable.

Complexe et d’une lucidité cruelle, le film est porté à bout de bras par Sordi dans un de ses plus beaux rôles. À la fois admirable et pathétique, grandiose et minable, héroïque et pleutre, il se permet tout, donne à son personnage toutes les couleurs de l’humain. Quelques scènes comme celles où, ivre-mort, il crache sur les voitures qui passent, où le déjeuner en tête-à-tête avec son jeune fils qu'il n’a pas vu depuis deux ans, atteignent des sommets d’émotion époustouflants.

À ses côtés, Lea Massari trouve elle aussi un de ses meilleurs rôles et on aperçoit Silvana Mangano et Vittorio Gassman – déguisé en centurion – quelques secondes dans une séquence à Cinecitta.

Entre ce dîner mémorable dans une famille royaliste, les brimades subies par Sordi où qu'il aille, l’enterrement de la ‘mama’, il faudrait citer tous les grands moments de « UNE VIE DIFFICILE ». Mieux vaut le voir et regretter une fois de plus que ce grand, cet immense cinéma italien, ne soit plus aujourd'hui qu’un lointain souvenir.

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28 mai 2013 2 28 /05 /mai /2013 06:00

BOONE BRONSON (1)Richard Boone et Charles Bronson firent probablement connaissance en 1952, sur le tournage de « DUEL DANS LA FORÊT ». Le premier y tenait déjà un second rôle consistant, celui du chef des pompiers, alors que le second se contentait d’une figurationBOONE BRONSON (2) muette.

Ils devaient se recroiser une décennie plus tard au cinéma, avec le même réalisateur Joseph Newman pour le western « TONNERRE APACHE ». Cette fois, Boone devenu star à la TV tenait la tête d’affiche, tandis que Bronson écopait d'un petit rôle de trouffion. Mais en 1961, les deux hommes se connaissaient bien, puisque Bronson était apparu dans deux épisodes de la série de son collègue « MEDIC » : « MY BROTHER JOE » et « TO SEARCH FOR TRUTH » où Boone n’apparaissait pas, se contentant de les présenter en tant qu’hôte. C'est dans sa série suivante « HAVE GUN – WILL TRAVEL », qu'ils scellèrent une fructueuse et régulière collaboration.

Acteur passionné et charismatique, Boone donnait des cours de comédie et aimait à s’entourer d’acteurs qu'il appréciait particulièrement et auxquels il proposait des rôles inhabituels. Bronson fit partie de cette « troupe », au même titre qu’Harry Morgan, Robert Blake, Harry Carey, Jr., Stuart Whitman et quelques BOONE BRONSONautres. Entre 1957 et ’63, il tourna pas moins de cinq épisodes de « HAVE GUN – WILL TRAVEL », à chaque fois dans des rôles différents : dans « THE OUTLAW » (second épisode de la série), Bronson est un hors-la-loi barbu, un psychopathe qui sympathise avec Boone avant que celui-ci ne soit forcé de l’abattre. Dans « THE MAN WHO WOULDN’T TALK », Bronson sort de son emploi en jouant un rancher complexé et mal à l'aise avec les femmes qui paie Boone pour lui apprendre les bonnes manières !

C'est Boone lui-même qui réalise « A PROOF OF LOVE » qui offre à Bronson un contremploi radical : un autre rancher fils-à-maman, qui « s’offre » une fiancée par correspondance. Mais elle le quitte à peine débarquée de Grèce.BOONE BRONSON (4) Mauvais tireur, mauvais danseur, Bronson devra sortir des jupons de sa môman pour reconquérir Madame.

Dans « BEN JALISCO » il retrouve un terrain plus familier, en jouant un tueur évadé qui veut supprimer sa femme. Une brute dangereuse et… un peu poète à ses heures. « BROTHERHOOD » lui offre un personnage de shérif indien intégré plutôt lèche-bottes et pas bien téméraire, que Boone aidera à reprendre sa vie en main. Au cours de ces petits westerns de 26 minutes, Boone tuera Bronson deux fois et ils échangeront – sans doublures ! – quelques coups de poing.

Beau parcours commun pour deux acteurs également puissants et virils, qui valaient certainement mieux que la carrière qu'ils menèrent et dont l'alchimie crevait l'écran.

BOONE BRONSON (3)

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27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 09:25

Chapeau bas à M. Bruce Dern pour son prix d’interprétation à Cannes 2013 grâce à son rôle dans « NEBRASKA » d’Alexander Payne.

DERN CANNES

À 77 ans, avec 150 films et téléfilms son palmarès et un titre de gloire un peu particulier : il est l'homme qui tua John Wayne dans « LES COWBOYS », Dern connaît aujourd'hui un ‘revival’ qui n’est pas sans rappeler celui que vécut Richard Farnsworth à la fin de sa vie dans « UNE HISTOIRE VRAIE » de David Lynch. Way to go, Bruce !

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27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 06:08

Fils d’un romancier célèbre, Gene Fowler, Jr. fut d’abord et surtout un monteur très demandé à Hollywood. Il signa la post-production de « LA FEMME AU PORTRAIT » et de plusieurs films de Sam Fuller.

En tant que réalisateur, il tourna une demi-douzaine de séries B dont la plus connue est « I WAS A TEENAGE WEREWOLF » avec Michael Landon. Fowler tourna se montra visionnaire en offrant à Charles Bronson un rôle de quidam devenu « justicier » dès... 1958 dans « GANG WAR ». Son western psychologique « SHOWDOWN AT BOOTHILL » va bientôt connaître les honneurs d’une édition Blu-ray aux U.S.A.

Aujourd'hui, il aurait fêté ses 96 ans. Happy birthday, Gene.

FOWLER

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27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 05:53

Avec sa 4ème et avant-dernière saison, la série « BREAKING BAD » continue de monter en puissance et d’explorer toutes les facettes du Mal, avec cette terrible acuité mêlée d’humour noir, cette violence viscérale mixée à un impressionnant sens de l’observation et une grande connaissance de l’âme humaine.

Ces 13 épisodes sont dominés par le personnage de ‘Gus Fring’, le caïd de la drogue joué par Giancarlo Esposito. Personnage opaque, effrayant, imprévisible, policé, dont on découvreBBAD4 progressivement le passé et les failles. Une terrible menace pour notre ami ‘Walter White’, qui l’obligera à assumer de façon plus définitive son « dark side » pour pouvoir l’affronter.

Ici, on se voit se déliter la relation entre White et son disciple ‘Jesse’, on assiste à des affrontements quasi-freudiens dont la violence laisse pantois. Une fois encore, on ne peut que tirer son chapeau aux comédiens Bryan Cranston et Aaron Paul, tellement parfaits, tellement « dedans », qu’on ne se rend même plus compte à quel point leur travail est exceptionnel. On y croit, c'est tout.

Alors que cette étrange amitié part en morceaux, le jeune homme se lie au « nettoyeur » joué par Jonathan Banks, laissant Walter seul avec ses démons. Le dernier plan du dernier épisode en forme de ‘twist’ nous laisse entrevoir à quel point le gentil professeur de la 1ère saison n’est plus qu’un lointain souvenir. L'homme est devenu un prédateur dangereux, un squale parmi les squales. Juste plus intelligent.

Belle gestion des seconds rôles également, avec la déchéance puis la résurrection du beau-frère de la DEA devenu handicapé, l’épouse parfaite qui goûte aux joies de l’illégalité. Sans oublier les ‘guests’, parmi lesquelles deux vétérans de « SCARFACE » : Mark Margolis en ex-trafiquant tétraplégique et Steven Bauer en boss du cartel mexicain absolument terrifiant.

De la très grande télévision contemporaine.

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