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5 juillet 2009 7 05 /07 /juillet /2009 11:14

À ses débuts à Hollywood, Brian Keith fut surnommé « le John Wayne du pauvre », à cause d’une ressemblance physique certaine, et d’une aisance particulière dans l’univers du western. Mais du « Duke », le jeune acteur ne possédait pas l’assurance en lui, ni même le charisme sans complication. Son regard était plus douloureux, son sourire plus incertain, et c'est à la télévision qu'il trouva le succès, grâce à plusieurs séries.

On l’a souvent vu en capitaine de cavalerie, dans « LE SORCIER DU RIO GRANDE » ou « LE JUGEMENT DES FLÈCHES », par exemple. Il était l’amant de Barbara Stanwyck dans « LE SOUFFLE DE LA VIOLENCE ».

Brian Keith rencontre le jeune Sam Peckinpah, qui fait de lui le héros de sa série TV « THE WESTERNER », où pendant 13 épisodes, il incarna Dave Blassingame, un vagabond sympathique accompagné d’un chien. Un antihéros original, à contre-courant des séries des années 60, mais qui ne trouva pas le succès. Beaucoup trop en avance. Les deux hommes se retrouvèrent tout de même au cinéma pour « NEW MEXICO », où Brian Keith servait d’escorte à la femme dont il avait accidentellement tué le fils.

Il joue le vendeur d’armes qui apprend à McQueen à tirer dans « NEVADA SMITH », tourne de très mauvais films comme « SUR LA PISTE DE LA GRANDE CARAVANE » ou « RANCHO BRAVO » et « RIO VERDE », et l’âge venu accepte de jouer les faire-valoir de Charlton Heston dans « FUREUR SAUVAGE », où Keith est un vieux trappeur, ou les brèves apparitions comme dans « YOUNG GUNS », en chasseur de primes truculent, qui prend tout de même le temps de descendre Charlie Sheen.

À la télévision, Brian Keith a tourné dans un nombre considérable de séries. Il fut un mineur dans « RAWHIDE », et dans un épisode de « LE VIRGINIEN », reprit le rôle créé par Kirk Douglas dans « L'HOMME QUI N’A PAS D’ÉTOILE ».

Reste à espérer qu’un jour, un éditeur de DVD aventureux s’emploie à exhumer la série de Peckinpah, qui est paraît-il, la meilleure chose qu’ait faite Brian Keith.

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4 juillet 2009 6 04 /07 /juillet /2009 18:03

Yul Brynner, qu’on a vu morose et taciturne dans la plupart de ses films, a subitement été pris d’une envie de prouver qu'il pouvait être drôle et léger. Il a décidé de jouer ce Jed Catlow comme une sorte de clown, de ludion hilare coiffé d’un ridicule chapeau de paille et portant un ensemble de jeans immaculé. L’a-t-il prouvé ? À vrai dire, on le préfère encore dans « LES 7 MERCENAIRES » ! Car son interprétation désastreuse est à l’image de "CATLOW"  tout entier : un naufrage.

Inspiré d’un roman de Louis L’Amour (celui-là même qui nous avait infligé « SHALAKO »), ce western tourné à Almeria par l’acteur Sam Wanamaker est une sorte de resucée de « VERA CRUZ » au scénario complètement décousu, aux morceaux de bravoure interminables. L’humour pachydermique achève le film, d’autant qu'il n’existe aucune espèce d’alchimie entre les deux amis-ennemis Brynner et le brave Richard Crenna, qui n’a rien d’un homme de l'Ouest. Le petit jeu de chat et de souris lasse très vite et la belle chanteuse israélienne Dahlia Lavi ne remonte pas le niveau dans un rôle de passionaria mexicaine bien au-delà de ses capacités. Quant à Leonard Nimoy, il joue un rôle à la Lee Van Cleef, de chasseur de primes implacable. L’amateur de curiosités appréciera sa bagarre entièrement nu avec Brynner. Occasion rare de voir Spock sans son pyjama bleu-ciel…

« CATLOW » n’a pratiquement aucune qualité propre et à vrai dire fait penser au déjà cité « SHALAKO », en peut-être encore pire. Même les décors espagnols ne font pas l’effort minimum pour paraître mexicains. Par instants, on se croirait dans « LA FOLIE DES GRANDEURS », dont on reconnaît certains repérages.

 

À NOTER : le film vient de sortir en zone 1, dans un DVD pas même chapitré, en Anglais uniquement, et sans sous-titres français. Mais franchement, ce n’est pas une grosse perte.

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4 juillet 2009 6 04 /07 /juillet /2009 12:56

Acteur irlandais, au style curieusement très américain, puisque fortement influencé par la « Méthode » de Lee Strasberg, Richard Harris a naturellement trouvé le succès aux U.S.A. dans les années 70, grâce à quelques rôles forts. Acteur puissant, volontiers excessif, sombrant parfois dans un cabotinage tel qu’on ne comprend pratiquement plus ses personnages, Harris a tourné plusieurs westerns, un ou deux chefs-d’œuvre, des films marquants et des nanars innommables. Les jeunes générations le connaissent pour son rôle de Dumbledore dans les premiers « HARRY POTTER », mais Richard Harris malgré ses dérives, ses tentatives malheureuses, aura tout de même marqué l’Histoire du western.

Son premier film du genre le confronte à Charlton Heston dans « MAJOR DUNDEE », de Sam Peckinpah. En officier sudiste insoumis et cynique, Harris s’intègre parfaitement dans l’univers âpre du réalisateur et dans les décors mexicains du film. Si la facture de « UN HOMME NOMMÉ CHEVAL » a aujourd'hui beaucoup vieilli, le film contient suffisamment de moments forts pour rester un aïeul tout à fait honorable à « DANSE AVEC LES LOUPS ». Dans son rôle de lord anglais adopté par une tribu indienne, Richard Harris donne de sa personne et compose un personnage à facettes. Il reprendra d'ailleurs ce rôle dans l’intéressant « LA REVANCHE D’UN HOMME NOMMÉ CHEVAL », et le banal « LE TRIOMPHE D’UN HOMME NOMMÉ CHEVAL ». Harris finit de s’imposer dans le genre, grâce au formidable « LE CONVOI SAUVAGE », où il incarne un guide de convoi laissé pour mort après une attaque de grizzly et qui se reconstitue peu à peu, par sa seule volonté de vengeance. Le visage expressif de l’acteur, sa rage naturelle, donnent un magnifique relief au film tout entier.

Ça se gâte nettement avec « LE SHÉRIF NE PARDONNE PAS », commencé par Samuel Fuller qui, excédé par le comportement erratique de l’acteur, quittera rapidement le plateau. Lâché en roue-libre, Harris n’a jamais été aussi mauvais que dans ce western atrocement mal filmé, au scénario décousu, qui lui donne un rôle de shérif rendu fou par l’assassinat de sa femme. Grimaçant, gémissant, comme une imitation ratée de Brando, Richard Harris met à mal son image et ne sort pas grandi de cet échec.

Il revient heureusement au western avec « IMPITOYABLE », dans le rôle secondaire d’un pistolero narcissique, massacré par Gene Hackman qui le ridiculise en l’appelant « The Duck » au lieu de « The Duke », son surnom plus valorisant. Son dernier western sera « LE GARDIEN DES ESPRITS », un ratage signé Sam Shepard, où il est le père du regretté River Phoenix.

Acteur incongru dans le Far West hollywoodien, ce contemporain de Peter O’Toole et Albert Finney a su y laisser sa marque, pour le meilleur mais aussi pour le pire.

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4 juillet 2009 6 04 /07 /juillet /2009 09:36

Difficile de croire que « le Sundance Kid » a aujourd'hui 73 ans. Que cette parfaite image de l'homme américain, du WASP blond et radieux, se soit finalement fanée. Pourtant durant toute sa carrière, Robert Redford a tout fait pour fissurer ce cliché créé par son physique, même si paradoxalement, il n’a jamais rien fait pour altérer son apparence, atténuer l’impact de sa blondeur rayonnante, et de son sourire pour pub dentifrice.

En 1981, Redford a parcouru ce qu'il restait du vieil Ouest légendaire, pour signer le livre « THE OUTLAW TRAIL : A JOURNEY THROUGH TIME », qui traduisait son profond attachement aux racines de l’Amérique traditionnelle, ainsi qu’au western.

L’acteur n’as pas tourné énormément à l’intérieur même du genre, mais fit sa première apparition dans la série « THE DEPUTY », et joua un forçat dans « LE VIRGINIEN » (photo). Il était peu connu, quand Paul Newman l’accepta comme co-vedette dans « BUTCH CASSIDY & LE KID », qui fit de Redford une star du jour au lendemain. Dans le rôle du pistolero moustachu, taciturne et bourru, il fit forte impression, et son tandem avec Newman entra directement dans l’Histoire. Tourné avant, mais sorti quelques mois après, « WILLIE BOY » lui offre le rôle plus complexe du shérif antipathique et ambitieux, à la poursuite d’un Indien fugitif. Pour la première fois, Redford assume les paradoxes de sa personnalité, et se montre remarquable.

Avec son réalisateur de prédilection, Sydney Pollack, Redford tient le rôle-titre de « JEREMIAH JOHNSON », où il est un jeune citadin, qui devient trappeur, et se confronte aux Indiens et à la nature sauvage. Un film magnifique, tenu à bout de bras par un comédien impliqué et littéralement fondu dans son personnage.

« LE COWBOY ÉLECTRIQUE » du même Pollack, offre à Redford un rôle d’ex-champion de rodéo lessivé, perdu dans le monde moderne. Devenu réalisateur, l’acteur s’octroie le rôle principal de « L'HOMME QUI MURMURAIT À L’OREILLE DES CHEVAUX », n’évitant pas toujours le ridicule d’une imagerie naïve, le montrant cheveux au vent, sourire étincelant, dans de glorieux ralentis d’un autre âge.

Comme avant lui, son ami et aîné Paul Newman, Robert Redford entame sa cinquième décennie dans le monde du cinéma, tournant de temps à autres des œuvres intelligentes, réalisant régulièrement des films toujours intéressants, même s’ils sont plus ou moins emballants (le dernier « LIONS ET AGNEAUX » n’est certes pas ce qu'il a fait de mieux), mais le « kid » est toujours là, et bien là. Il dirige toujours son fameux festival de Sundance, et si la caméra ne s'approche pas de trop près, on pourrait presque croire qu'il n’a pas changé…

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4 juillet 2009 6 04 /07 /juillet /2009 07:35

Delmer Daves a fait beaucoup pour la cause indienne, avec « LA FLÈCHE BRISÉE », qui montrait pour la première fois, la nation des « Native Americans », comme un peuple à part entière, avec un respect de ses mœurs et coutumes. Avec « L’AIGLE SOLITAIRE », tourné quatre ans plus tard, l’auteur-réalisateur ne fait pas vraiment machine arrière, mais affine son propos : chez les Indiens aussi, on pouvait trouver quelques individus peu fréquentables.

Basé sur des faits historiques, « L’AIGLE SOLITAIRE » fut produit par sa vedette Alan Ladd qui venait de faire un comeback inattendu l’année précédente dans « L'HOMME DES VALLÉES PERDUES », et qui tient ici le rôle d’un pacificateur, envoyé par Washington pour négocier avec la tribu Modoc sur le sentier de la guerre.

Le film tourné dans un splendide CinémaScope, ne fait pas partie des chefs-d’œuvre du genre, à cause d’un scénario bancal, qui donne trop d’importance aux intrigues sentimentales, mais il propose un portrait absolument saisissant du chef Modoc Kintpuash, qui s’est lui-même surnommé « Capitaine Jack » : une sorte de chef de gang, un petit caïd arrogant et dangereux, un félon mêlant cruauté et candeur. C'est le premier rôle principal du jeune Charles Bronson, qui s’y montre extraordinaire et porte une partie du film sur les épaules. Parmi les seconds rôles, Elisha Cook, Jr., Strother Martin, Marisa Pavan et Rodolfo Acosta.

Annoncé depuis quelque temps sur Amazon U.S., « L’AIGLE SOLITAIRE » est toujours indisponible et c'est fort regrettable, car c'est un des rares westerns des années 50 traitant du problème indien sans manichéisme excessif ou angélisme idiot. Et les paysages sont absolument époustouflants. Alors…

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3 juillet 2009 5 03 /07 /juillet /2009 18:01

Quelles étaient les chances d’un western franco-italien tourné dans une station de ski transalpine en pleine saison, de devenir un classique du genre ? Quasi nulles. Et pourtant, « LE GRAND SILENCE », signé de l’inégal Sergio Corbucci, capable du meilleur (« DJANGO ») comme du pire (une bonne partie de sa filmo) est un film absolument unique dont l’influence picturale et thématique s’est faite ressentir de la BD au cinéma japonais, comme en témoigne l’extraordinaire « GÔYOKIN », véritable hommage nipponisé à ce « GRANDE SILENZIO » pourtant si lointain.

Corbucci a beau situer son film historiquement et géographiquement, « LE GRAND SILENCE » est un rêve éveillé, un cauchemar enneigé, ouaté où les hommes en sont réduits à ce qu'ils ont de plus primitif : des chasseurs, des proies et des charognards. Rien de plus.
Le scénario est simple, confiné dans quelques lieux coupés du monde et du réel et il ne s’encombre jamais de vraisemblance : on nous apprend que les armes s’enrayent dans le froid, mais le fusil que Tigrero avait enseveli sous la neige, fonctionne parfaitement. De même pour cette hallucinante coïncidence qui fait que Silence tombe justement dans la ville dirigée par l’assassin de ses parents, qu'il ne semble même pas reconnaître ! Aucune importance, le réalisme est le cadet des soucis du film. Seuls comptent l’émotion, les images fortes, les séquences baroques. La musique inspirée d’Ennio Morricone fait énormément pour la fascination hypnotique exercée par « LE GRAND SILENCE ». Sans offrir aucune ressemblance avec les BO qu'il signa pour Leone, Morricone joue la carte de l’étrangeté, teintée d’une tristesse poignante qui atteint son paroxysme dans le sacrifice final du héros qui se mue subitement en figure christique, sans que son geste absurde ne change quoi que ce soit au destin de ses frères humains. Car si « LE GRAND SILENCE » est resté dans toutes les mémoires, c'est entre autres grâce à sa fin nihiliste et révoltante qu'il faut plusieurs visions pour englober totalement. Les producteurs firent d'ailleurs tourner une « happy end » alternative, mais Corbucci bâcla tellement le travail qu'elle fut inutilisable. L’incroyable carnage final qui renvoie de façon subliminale à l’Holocauste, clôt un « bad trip » de glace et de feu, dont on a du mal à émerger complètement.

Le film doit beaucoup à son duo de vedettes : Jean-Louis Trintignant d’abord, en ange de la mort muet, sorte de chasseur de chasseurs de primes qui fait sauter le pouce de ses adversaires plutôt que de les tuer. Épaissi par ses manteaux et écharpes, le plus mystérieux des acteurs français, se dépouille au fur et à mesure de ses oripeaux protecteurs, pour révéler sa silhouette frêle et vulnérable, véritable offrande à tous les prédateurs qui rôdent en ville. Même si Trintignant ironisa abondamment sur l’absurdité d’un tel film au sein de sa carrière dans ses mémoires, Silence est un de ses rôles les plus marquants. Face à lui, Klaus Kinski joue à contre-pied un horrible « bounty hunter » efféminé et mielleux, dont la cruauté tranquille fait bien plus peur que les habituelles explosions de rage du comédien allemand. Il faut l’avoir vu abattre un hors-la-loi et ensuite sortir un petit carnet de comptabilité où il note soigneusement toutes ses « rentrées » ! Seul l’Américain Frank Wolff détonne un peu en jouant son shérif de façon bouffonne, comme s’il sortait d’un autre film. Vonetta McGee, avec ses immenses yeux noirs et tragiques est une inoubliable Pauline, dont la peau foncée tranche avec le blanc du paysage qui dévore tout.

« LE GRAND SILENCE » est tellement déconnecté de tout ce qui s’est fait auparavant dans le western, même italien, qu'il ne se démode jamais. Et le regard que portent les auteurs sur les chasseurs de primes, mythifiés par les films de Leone, est plutôt âpre : des bêtes sauvages protégées par la loi, des dévoreurs de cadavres. Rien à voir avec les samouraïs du Far West de l'autre Sergio...
LE GRAND SILENCE suite

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3 juillet 2009 5 03 /07 /juillet /2009 10:13

S’il a joué son lot de politicards véreux, ce n’est certes pas dû au hasard. Ce proche de JFK, qui a failli faire carrière à Washington et a écrit un ouvrage définitif sur le mccarthisme, a opté pour une vie de saltimbanque et trouvé le succès mondial grâce à la série d’espionnage pour rire « DES AGENTS TRÈS SPÉCIAUX », dans les années 60.

Robert Vaughn a tourné énormément de westerns, mais essentiellement à la télévision : deux épisodes de « GUNSMOKE » et « LA GRANDE CARAVANE », un marshal dans « L'HOMME À LA CARABINE », un preneur d’otages dans « BONANZA », un peone spolié dans « ZORRO ». Plus âgé, il jouera les sénateurs et business men dans les miniséries « THE BLUE AND THE GRAY » ou « CAPITAINES ET ROIS ».

Au cinéma, Vaughn a prêté ses traits juvéniles et sa personnalité glaciale évoquant son aîné George Sanders à quelques bons personnages : le jeune voyou manipulateur de « GOOD DAY FOR A HANGING », Lee, le chasseur de primes pétrifié par l’angoisse dans « LES 7 MERCENAIRES », un rôle qui marquera le comédien pour toute sa carrière. Son allure de dandy décadent, son regard fuyant, sont l’œuvre d’un excellent comédien. Vaughn apparaîtra dans plusieurs épisodes de la série tirée du film de John Sturges, dans un rôle de juge. On le voit également en promoteur texan dans « COLORADO ».

Vaughn ne laissera certainement pas l’image d’un grand spécialiste du western, mais il est l’ultime survivant des « sept magnifiques » et sa longévité est extraordinaire : à 75 ans passés, il retrouve le succès en écrivant son autobiographie "A FORTUNATE LIFE" et en tournant la série « HUSTLE » en Angleterre.
VAUGHN suite 

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2 juillet 2009 4 02 /07 /juillet /2009 17:50

Petit, Jubal Troop a failli se noyer sous les yeux de sa mère. Celle-ci n’a jamais voulu de lui et n’a donc pas levé le petit doigt pour l’aider. Alors qu'il allait sombrer, son père a sauté à l’eau, mais à ce moment-là un bateau est passé et l’hélice a broyé le pauvre homme, qui a tout de même réussi à sauver Jubal. Voilà donc le "bagage" que doit trimballer ce héros de western torturé et poissard ! Bien sûr, on imagine une sorte de James Dean dans le rôle, mais pas du tout ! C'est le quadra Glenn Ford qui incarne Jubal et cela fausse évidemment tout le film et surtout ses relations avec Ernest Borgnine, qu'il a choisi pour nouveau père, et qui n’a pas l’air beaucoup plus vieux que lui. 

"L'HOMME DE NULLE PART", vaguement inspiré de « OTHELLO », n’est pas le meilleur film de Delmer Daves. On sent le réalisateur appliqué à faire dans le « western psychologique », même si ce n’est manifestement pas sa tasse de thé. Pour sa peine, il engage Rod Steiger, insupportable cabotin, véritable « bande-démo » ambulante de la Méthode de Lee Strasberg, qui joue ici le méchant, un cowboy porcin et libidineux (qui en plus, se nomme "Pinky" !), tellement présent qu'il finit par vampiriser tout le film.

Le récemment oscarisé Ernest Borgnine s’amuse à composer un « beauf » rigolard. Ses scènes avec sa femme écœurée par ses manières de macho, sont excellentes. Parmi les seconds rôles, Charles Bronson joue le faire-valoir de Jubal, un vagabond qui lui sauve la vie par deux fois grâce à un numéro de lancer de revolver qu'il a appris avec Jesse James en personne. On reconnaît également Jack Elam, Noah Beery, Jr. et la ravissante Felicia Farr. Mais vraiment, le casting de Glenn Ford dans ce rôle de « rebel without a cause » qui aurait bien besoin de quelques séances chez le psy, est la faute majeure de « L'HOMME DE NULLE PART », qui a du mal à s’en remettre et ne décolle jamais vraiment.

Restent quelques paysages grandioses filmés en CinémaScope glorieux, une photo étonnamment sombre et contrastée façon « film noir » dans les intérieurs et hélas, quelques séquences filmées en studio sur fond de transparences, assez vilaines.

 

À NOTER : Rod Steiger et Ernest Borgnine, deux comédiens également corpulents, ont tous deux joué le rôle du vieux garçon « MARTY », écrit par Paddy Chayefsky : le premier a créé le rôle à la TV, et le second au cinéma, un travail qui lui valut son Oscar.

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2 juillet 2009 4 02 /07 /juillet /2009 14:26
Décidément, l'été s'annonce meurtrier : après David Carradine, Farrah Fawcett, Michael Jackson et Karl Malden, c'est Harve Pressnell qui disparaît. Connu comme baryton, il a peu tourné jusqu'à un âge avancé, où il s'est mis à enchaîner les rôles. Les plus connus sont le beau-père avaricieux dans "FARGO" et la trentaine d'épisodes de la série TV "LE CAMELEON" dans lesquels il est apparu.
Dans le domaine du western, Pressnell a joué un scout bagarreur et bon-vivant dans "LES COMPAGNONS DE LA GLOIRE", et a chanté de bon coeur, dans un rôle de prospecteur au milieu du naufrage que fut "LA KERMESSE DE L'OUEST". Notons que ses scènes ont été coupées dans la version sortie en France !
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2 juillet 2009 4 02 /07 /juillet /2009 07:22

Un des derniers survivants des « character actors » des années 50, vient de disparaître à l’âge respectable de 97 ans. Formé au théâtre et pilier de l'Actor's Studio, ami de Marlon Brando, Karl Malden a relativement tourné peu de films (à peine 70), mais s’est rendu populaire dans les seventies, avec la série TV « LES RUES DE SAN FRANCISCO ». Caractérisé par son nez imposant, un jeu volontiers histrionique, Malden a souvent été catalogué dans des rôles de cocus fébriles, ou de traîtres débonnaires.

Dans le domaine du western, Karl Malden trouvera le rôle de sa vie avec Dad Longworth, l’ancien hors-la-loi devenu shérif et père de famille dans « LA VENGEANCE AUX DEUX VISAGES » réalisé par Brando. Avec son bon faciès d’honnête homme, ses manières sympathiques, Malden y créait une des ordures les plus abjectes de l’histoire du genre. La séquence où il flagelle son fils spirituel dans la grand-rue, est encore dans toutes les mémoires. Un très grand numéro, tout en nuances dans la duplicité.

On l’a également vu en barman prudent dans « L'HOMME AUX ABOIS », en prospecteur violent dans « LA COLLINE DES POTENCES », en pionnier aventureux dans « LA CONQUÊTE DE L’OUEST », en capitaine de cavalerie affublé d’un monstrueux accent teuton dans « LES CHEYENNES ». Il pousse à fond l’infamie, en jouant le tortionnaire ricanant, qui écorche vive la mère indienne de « NEVADA SMITH », incarne un plus fréquentable médecin dans « EL GRINGO », un rancher brutal dans « DEUX HOMMES DANS L’OUEST ».

Mais aucun de ses rôles ne fera oublier le terrifiant « Dad » Longworth, et le plus bel hommage qu’on pourrait faire à Mr. Malden, serait d’éditer enfin décemment « LA VENGEANCE AUX DEUX VISAGES ».

A NOTER : En 1997, Karl Malden a publié ses mémoires, sous le titre "WHERE DO I START ?".

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