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12 octobre 2009 1 12 /10 /octobre /2009 19:25

Bon, mettons tout de suite les choses au point : on n’est pas là pour se moquer !

Depuis la satire parue dans l’hebdomadaire « PILOTE », « LE SPÉCIALISTE » prête le flanc à toutes sortes de saillies ironiques et traîne une réputation de nanar indécrottable. L’admirateur de « DJANGO » et du « GRAND SILENCE » (qui ne l’est pas ?) se rebiffe, et s’imagine que Sergio Corbucci n’a tout de même pas pu se vautrer à ce point-là ! Il y a forcément de bonnes choses dans « LE SPÉCIALISTE » et qui sait, c'est peut-être même un classique méconnu…

Déjà, dès le générique-début, il y a une faute d’orthographe au nom de l’acteur principal. C'est idiot, mais... ça n’inspire guère confiance. Ensuite apparaît celui-ci, Johnny « Halliday » donc, teint en blond, barbichu et portant une cote de maille. Il balance quelques répliques bien senties : « Tu n’es pas mon ami. Hud n’a pas d’amis », et quand Françoise Fabian (coiffée comme la fiancée de Frankenstein) lui dit affablement qu'il n’a pas changé, Hud-Johnny lui rétorque « Toi si. Tu étais belle, avant. Maintenant tu es… Desséchée ». Sympa, Hud ! En même temps, on comprend pourquoi Hud n'a pas d'amis...

Très vite, on comprend aussi qu'il n’y a pas grand-chose à attendre de bon là-dedans et on prend le parti d’en rire. Là, par contre on est gâté : il faut avoir vu la bande de hippies échappés du Larzac, fumant d’énormes pétards, ne pas rater la scène où le shérif Gastone Moschin savonne Fabian généreusement dénudée dans son bain et disant soudain, devant son expression outrée : « Excusez-moi, je pensais avoir saisi la savonnette ». Et chérir Mario Adorf en bandido mexicain mégalo, qui compose le manchot le moins convaincant de l’Histoire du 7ème Art avec son moignon à l’horizontale. Un régal…


Le scénario est vainement embrouillé, annonçant pourtant celui de « L'HOMME DES HAUTES PLAINES » et la résolution totalement ridicule (l’or est dans le poêle à charbon de la fiancée de Frankenstein !), mais « LE SPÉCIALISTE » gardera toujours son statut plus ou moins « culte » pour la prestation de Johnny, vraiment inénarrable, et la dernière scène, où les hippies obligent les habitants de la ville à ramper complètement à poil dans la grand-rue, sans qu’on sache très bien pourquoi.

Et dire que l’année précédente, Corbucci signait « LE GRAND SILENCE »…

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8 octobre 2009 4 08 /10 /octobre /2009 17:04

Inédit en France 15 ans après son tournage, « LA DERNIÈRE CAVALERIE » est un film indépendant à petit budget, basé sur des faits réels. Situé en pleine guerre de Sécession, c’est un huis clos situé dans une ferme misérable, tenue par une femme seule et son jeune fils. Ils reçoivent la visite d’une troupe de Nordistes venus piller leurs biens, et qui s’installent pour quelques jours, le temps de soigner un blessé.

La guerre fait ressortir ce qu'il y a de pire en l'homme, de plus barbare, et il suffit de brefs moments de paix, pour qu'il redevienne humain. Ou presque. Le capitaine n’est pas un « bon soldat », comme le dit un de ses hommes, c'est un fermier lui-même, qui n’a jamais tué personne, et ne songe qu’à ses terres et ses labours. La femme elle, a vu sa petite fille déterrée par les « yankees », et ne rêve que de vengeance. Pourtant entre eux, naîtra une minuscule flammèche, d’abord de compassion, puis d’amour ou en tout cas d'attirance réciproque, rapidement éteinte par la guerre "au hideux visage" qui rôde.

Filmé de façon austère, en format carré ce qui est assez rare pour un long-métrage de cinéma, dans une photo contrastée et monochrome, « LA DERNIÈRE CAVALERIE » a quelque chose de terriblement concret, et symbolique à la fois. On se croirait parfois dans un film japonais, parfois dans un Peter Weir.


Comme fondus dans cet univers automnal et boueux, deux exceptionnels comédiens s’affrontent : Patricia Clarkson, magnifique en femme endurcie, amère et rugueuse, avec tout au fond, une dernière étincelle de féminité, symbolisée par cette robe bleue, qu'elle ressort du placard. Puis le toujours parfait Chris Cooper, en capitaine incertain et tourmenté, n’aspirant qu’à la paix. Kris Kristofferson crédité à la production, n’apparaît que dans trois brèves séquences, en prêcheur peu sympathique.

Maîtrisé, ne déviant jamais de sa ligne, d’une sobriété qui peut apparaître comme rébarbative, ce film totalement méconnu vaut largement d’être enfin découvert. Son regard sur la guerre – de Sécession ou autre – donne à réfléchir, bien après le mot « fin ».

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4 octobre 2009 7 04 /10 /octobre /2009 17:54

Sept ans après le succès du grand film noir « KLUTE », l’essentiel de l’équipe (réalisateur, chef-op, musicien et star féminine) se retrouvent pour un beau western, situé en pleine WW2, et tout empreint de l’âme des pionniers d’antan. 

« LE SOUFFLE DE LA TEMPÊTE » raconte simplement les derniers soubresauts du Far West de légende, menacé par l’arrivée des banquiers et des pétroliers, prêts à éventrer la terre, à chasser le bétail, et à éradiquer les ultimes cowboys, devenus quasiment anachroniques. À chaque fois que l’on voit une voiture ou un avion, cela produit le même choc visuel, tant le film est ancré dans le passé.

Le coup de génie du scénario, est d’avoir mis tous les ennemis de jadis dans le même sac : qu'ils soient d’irréductibles et héroïques éleveurs, ou d’infâmes ranchers, ils vont tous être balayés par le progrès, à brève échéance. Aussi, quand le très méchant Ewing élimine les représentants dudit progrès, en les massacrant comme au bon vieux temps, on ne peut s’empêcher d’applaudir des deux mains. Même si on a compris que ce n’était que partie remise.

L’autre belle chose du film, c'est l’hommage – conscient ou inconscient – que fait Jane Fonda à son père. Sans maquillage, vêtue comme un homme, le visage tanné par le soleil, le verbe rare, elle ressemble de façon saisissante au Wyatt Earp de « LA POURSUITE INFERNALE ». Et avec elle, passent tous les fantômes du western, du vieil Henry à John Ford. James Caan et Jason Robards sont excellents, comme à leur habitude, mais c'est Richard Farnsworth qui leur pique la vedette, dans un rôle magnifique de vieux cowboy au bout du rouleau, à l’œil malicieux. Lors de sa dernière scène, lorsqu’il s'éloigne à cheval vers les montagnes, où il a choisi de mourir, il symbolise de façon bouleversante l’agonie du vieil Ouest, voire de l’Amérique rêvée de pionniers.


 
« LE SOUFFLE DE LA TEMPÊTE » est aussi, et peut-être surtout, un film de directeur photo. Gordon Willis filme en contrejours, en clair-obscurs, utilise le format Scope à merveille, et parvient à rendre parfaitement palpable, l’atmosphère de ces contrées vierges, mais en sursis.

Un film très sous-estimé dans la belle carrière d’Alan J. Pakula.

 

À NOTER : on aperçoit au début du film un jeune Mark Harmon (« NCIS ») en co-équipier de Caan rapidement descendu, ainsi que le vétéran Jim Davis. Coïncidence, il travaille ici pour un homme nommé Ewing, lui qui devait trouver un tardif succès dans le soap « DALLAS », où il incarnait Jock Ewing.

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30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 20:09

« TERREUR AU TEXAS » bénéficie d’une bonne réputation parmi les amateurs de western, grâce à un duel original harpon-revolver, et au nom de son réalisateur Joseph H. Lewis, apprécié des cinéphiles, pour quelques belles réussites dans la série B.

Force est de reconnaître que le renom du présent western est quelque peu exagéré, et que les maigres 81 minutes de métrage semblent durer au moins le double. Le film souffre essentiellement de la pauvreté de son budget : la ville et le saloon sont perpétuellement déserts, vidés du moindre figurant, la plupart des séquences ne comportent qu’un seul et unique plan, qui dure jusqu'à l’assoupissement complet, et sans que la caméra n’esquisse le moindre début de mouvement. Sans compter les plans censés situer la ville, qui reviennent à longueur de film, rigoureusement identiques les uns aux autres. Tout cela ôte toute espèce de rythme, voire de vie, et « TERREUR AU TEXAS » se traîne péniblement jusqu'à son duel final, dont on a par ailleurs déjà vu l’essentiel, lors d’un pré-générique inexplicablement révélateur.


D’un casting d’inconnus sans épaisseur, comme le fade Ned Young dans un rôle de tueur tout vêtu de noir qui aurait nécessité une vraie « gueule », Sterling Hayden n’a aucun mal à se distinguer, dans un personnage de marin suédois désireux de s’installer au Texas. Son accent est plutôt convaincant (en gros, il remplace tous les « J » par des « Y »), et sa nonchalance naturelle fait le reste. Il semble juste un peu âgé, par rapport à l’acteur jouant son père.

Le scénario, basé sur une vague arnaque au pétrole, ne porte pas le film jusqu'au bout, et ne compense certes pas la misère de la production. Dommage… C'est typiquement le genre de western qu’on aimerait aimer !

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29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 16:20

Film à grand spectacle, coloré et picaresque, « LES CONQUÉRANTS » paraît aujourd'hui un peu boursouflé, légèrement écœurant, comme un gâteau trop sucré. On a droit à tout, ou presque : le troupeau qui « stampede », la ville à feu et à sang, l’énorme bagarre (qui n’en finit pas) dans le saloon, la love story convenue avec la jeune première, sans oublier le final à bord du train en flammes. C'est une sorte de bande-démo du TechniColor, mouvementé et plaisant, mais trop cousu de clichés, pour satisfaire pleinement, après sept décennies de westerns.

Errol Flynn, au jeu limité et mécanique, mais au charisme confirmé, remplit parfaitement son rôle de héros valeureux et hyperactif, flanqué de deux faire-valoir stupides mais rigolos, Olivia de Havilland sa partenaire de prédilection fait ce qu'elle peut d’un personnage irritant et prévisible, et les méchants sont joués par Bruce Cabot et le sinistre Victor Jory, haïssables à souhait.

Si le décor de Dodge City (titre du film en v.o.) est soigneusement recréé, et l’action bien menée par Michael Curtiz, on a du mal à se passionner pour ce scénario au déroulement pantouflard, et ses personnages tout d’un bloc.


L’année suivante, Errol Flynn tournera sous la direction du même Curtiz « LA CARAVANE HÉROÏQUE », (Virginia City en v.o.) qui ressemble fort à une quasi sequel de ces « CONQUÉRANTS », puisque notre héros décide à la fin, de partir pour Virginia City, flanqué des mêmes « sidekicks », qu’on retrouvera tels quels, mais sous d’autres noms, dans le film tourné en 1940.

Par contre, si « LA CARAVANE HÉROÏQUE » sera indéniablement supérieur, impossible de nier le plus que représente la couleur dans son prédécesseur.

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26 septembre 2009 6 26 /09 /septembre /2009 18:16

« UN TUEUR NOMMÉ LUKE » (le titre en v.o. qui n’a rien à voir avec le film, est « LA NUIT DES SERPENTS » !), est apparenté au genre western, mais on n’a jamais la sensation d’être au Mexique. L’ambiance est méditerranéenne, le village évoque vaguement la Calabre, voire la Grèce, les costumes sont approximatifs et la musique ne fait rien pour crédibiliser la géographie des lieux.

Le film commence sous la pluie battante, exactement comme « LA MORT ÉTAIT AU RENDEZ-VOUS », œuvre plus connue – et plus réussie, surtout – du réalisateur, et s’égare ensuite dans un scénario tellement confus et mal construit, qu'il atteint une sorte d’inertie en son milieu.

Le thème fait penser aux vieux films anglais du genre « NOBLESSE OBLIGE », où il faut éliminer les héritiers pour s’accaparer le magot, et les personnages sont tellement caricaturaux (le sacristain libidineux, la putain vulgaire, la guérisseuse consommatrice de Peyotl, le barman poltron), qu'ils en deviennent abstraits. On peut éventuellement se rabattre sur le personnage central de Luke, un « gringo » devenu ivrogne après avoir tué son propre fils par erreur, qui vit une sorte de rédemption, retrouve sa dignité, et son habileté au revolver. L’étrange Luke Askew, second rôle américain repéré dans « EASY RIDER » et « LUKE LA MAIN FROIDE » (ce qui expliquerait peut-être le titre français), dont la personnalité décalée évoque David Carradine, occupe l’espace sans trop se fatiguer et ce, malgré une teinture blond-platine distractive. À ses côtés, Luigi Pistilli semble peu concerné par son rôle de militaire grenouilleur et Chelo Alonso est amusante en prostituée peu ragoûtante.


« UN TUEUR NOMMÉ LUKE » est vraiment un drôle de western, même selon les standards italiens, handicapé par des flash-backs hideux, des coups de zoom tout aussi laids, et des décors déconcertants. Même sa séquence de torture, gimmick récurrent du western transalpin, semble absurde : Pistilli écrase le crâne de Luke avec une sorte de serre-tête en acier, qui heureusement, ne lui laisse qu’une petite céphalée.

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22 septembre 2009 2 22 /09 /septembre /2009 18:26

Nicholas Ray a toujours été un « protégé » des cinéphiles français et son « JOHNNY GUITARE » est encore dans tous les cœurs, d’autre part on sait que « LE BRIGAND BIEN-AIMÉ » souffrit énormément de l’intervention du Studio. Ceci pour dire qu'il est peu aisé de s’enthousiasmer pour cette version de la légende de Jesse James, bien inférieure de celle d’Henry King.

À la base, le problème majeur réside dans le casting qui est d’une faiblesse rédhibitoire : le joli Robert Wagner avec sa mèche rebelle et ses chemises déchirées, la larmoyante Hope Lange, sont navrants de mièvrerie au point que Jeffrey Hunter peu exaltant lui-même semble presque formidable, en comparaison.


Lorgnant vers les films de teen-agers tourmentés des années 50, mythologie à laquelle il participa activement avec « LA FUREUR DE VIVRE », Ray ôte toute authenticité à son film et la construction en flash-backs achève de le dévitaliser : à chaque nouvelle séquence ou presque, on a une étrange sensation de déjà vu (le pire étant l’attaque de Northfield, à laquelle on a droit deux fois in extenso !). Le CinémaScope ne paraît pas non plus utilisé à bon escient, laissant des cadrages souvent à moitié vides.

Dans la colonne des points positifs, notons que le personnage de Jesse n’est déjà plus présenté comme un Robin des Bois « victime du destin » et que ses propres hommes se gaussent de cette image complètement biaisée. C'est un sociopathe assoiffé de sang, dopé à l’adrénaline, que le jeu inexpressif de Wagner, achève de rendre totalement antipathique. Une approche lucide, qui mènera à la récente version avec Brad Pitt qui poussait le bouchon très loin dans la démythification.


Parmi les seconds rôles, on aperçoit John Carradine (qui jouait Bob Ford dans la version de 1939), en prêtre grandiloquent, Agnes Moorehead en mère-courage et Frank Gorshin futur Sphynx de la série TV « BATMAN » en frérot de l’assassin de Jesse.

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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 15:48

Gentil petit western, tirant curieusement vers la comédie, malgré un scénario qui ne s’y prête guère, « L’ÉTOILE BRISÉE » est un véhicule pour le pâle Audie Murphy qui, à 34 ans, commençait déjà à être trop vieux pour jouer les « kids », et qui persiste, sans grand enthousiasme, mais avec une bonne volonté un peu lasse, dans son emploi de tireur d’élite malchanceux, mais au cœur d’or.

L’intérêt de ce film vient surtout de la présence inattendue de Walter Matthau, futur pilier des comédies de Billy Wilder et Neil Simon, qui campe à l’extrême limite du pastiche, une sorte d’avatar du juge Roy Bean. Avec les cheveux blanchis, un accent de « cartoon » à la Walter Brennan, Matthau en fait des tonnes, mais dynamise tout le film, et lui donne un ton singulier qui ne tient qu’à sa seule personnalité. Une séquence de gueule de bois matinale entre le juge et Murphy ressemble d'ailleurs à s’y méprendre à celle du « CAVALIER DU DÉSERT », au point de laisser penser à un clin d’œil-hommage tout à fait conscient de la part des auteurs.

Gia Scala est moins amusante, en Créole française à l’accent italien, et Henry Silva joue le méchant de l’affaire (what else ?) avec une étrange diction de robot, et des mouvements d’automate. Parmi les « usual suspects », on reconnaîtra Leo Gordon, Morgan Woodward, dans des rôles minuscules.

« L’ÉTOILE BRISÉE » n’a rien d’un grand film, même si le scénario est plutôt malin, et utilise adroitement la thématique du hors-la-loi tenté par la respectabilité.

Mais s’il faut le voir aujourd'hui, ce sera uniquement pour le numéro décomplexé et souvent drôle de Matthau, qui s’accapare la vedette, n’ayant en face de lui que peu de concurrence.

 

À NOTER : le film est récemment sorti en France, dans une copie inexplicablement CinémaScope 4/3. On le trouve en Allemagne dans un impeccable 16/9 mais sans sous-titre, et sous le titre « DER WEISSE TEUFEL VON ARKANSAS ».
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14 septembre 2009 1 14 /09 /septembre /2009 17:48

Si « LA RUÉE VERS L’OUEST » fait autant penser à « GÉANT » sorti quatre ans plus tôt, ce n’est dû au hasard, ni même à un fâcheux plagiat, mais tout simplement parce qu'il est inspiré d’un livre de la même romancière : Edna Ferber. On retrouve à peu près tout : le couple perpétuellement en crise mais inséparable, l’ancien moins-que-rien devenant un magnat du pétrole, le fils rebelle, et surtout à l’arrière-plan, l’Histoire avec un grand « H ».

« LA RUÉE VERS L’OUEST » ne ressemble guère à un film d’Anthony Mann, hormis dans les séquences purement « western » de son premier tiers, où on retrouve son style sobre et efficace. Mais l’essentiel du film est une grosse saga opulente, grouillant de personnages plus ou moins épisodiques, le genre de scénario qui quelques années plus tard, aurait certainement donné lieu à une minisérie télé du style « COLORADO ».

Quelques scènes comme la ruée sur l’Oklahoma, d’une surprenante brutalité, le lynchage de l’Indien, donnent à ce (très) long film des sursauts d’énergie, mais l’ensemble est lent,  parfois pompeux et l’héroïne campée par la lacrymale Maria Schell, est particulièrement irritante et tête-à-claques : un vrai boulet !
Glenn Ford lui, incarne un aventurier idéaliste, prêt à prendre fait et cause, pour tous les opprimés de la terre, un peu trop beau pour être vrai. Parmi les seconds rôles, on reconnaît Vic Morrow en jeune voyou sans foi ni loi, Charles McGraw (génialement haïssable) et L.Q. Jones, en lyncheurs racistes et haineux, et Anne Baxter, en ex-prostituée, au rôle mal intégré au récit.

« LA RUÉE VERS L’OUEST » est un gros film tranquille, qui s’étale sur trente ans, n’arrive que très rarement à trouver un souffle véritablement épique, mais par le talent d’Anthony Mann, ne sombre jamais dans le kitsch et se maintient dans une bonne moyenne.

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13 septembre 2009 7 13 /09 /septembre /2009 12:25

Curieusement, après avoir tenté de s’établir comme réalisateur de comédies burlesques dans le western, Burt Kennedy retrouve ses racines avec « LES VOLEURS DE TRAINS », qui évoque fortement les scénarios qu'il écrivit jadis pour Budd Boetticher. Même simplicité d’intrigue, même façon de typer les personnages en quelques répliques, même narration en « road movie » et techniquement, une utilisation du CinémaScope évoquant « LA CHEVAUCHÉE DE LA VENGEANCE », avec ses silhouettes alignées sur fond de désert. Mais Boetticher n’est pas l’unique influence du film, puisque celui-ci s’ouvre exactement comme « IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L’OUEST », avec cette gare abandonnée au milieu de nulle part et ces hommes attendant le train. Rien n’y manque : pas même l’éolienne grinçant et le vent qui souffle. Déconcertant de la part d’un réalisateur qui n’a jamais cessé de dénigrer le western européen dans ses interviews…

« LES VOLEURS DE TRAIN » s’avère un brin monotone et longuet, les vétérans fordiens que sont John Wayne et Ben Johnson sont clairement fatigués et le premier commence à s’essouffler dans son personnage de dur à cuire bourru et donneur de leçons. Heureusement, alors que ses échanges de regards énamourés avec Ann-Margret commençaient à devenir légèrement ridicules, Kennedy lui a donné une bonne réplique qui efface le malaise : « Ma selle est plus vieille que vous, Mrs. Lowe ».

L’actrice de « TOMMY » toujours aussi plantureuse, ne semble pas très à l’aise et a même une scène de soûlerie embarrassante. Les seconds rôles assurent, avec à leur tête Rod Taylor amusant en casse-pieds incorrigible et le discret mais toujours parfait Christopher George, souvent vu aux côtés de Wayne dans « EL DORADO » ou « CHISUM ».


Quelques belles idées de décors comme ces wagons à moitié ensevelis dans les dunes, une photo cristalline de William Clothier et des poursuivants sans visage, inspirés de ceux de « BUTCH CASSIDY & LE KID » donnent un certain cachet à ce film déjà anachronique à l’époque où il sortit, tant il paraît dater des années 50. La chute finale, pour artificielle qu'elle soit, relance subitement l’intérêt et laisse sur une impression ironique tout à fait tonique.

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